Lors d'une conférence de presse tenue par l'ARS à Autun lundi soir 20 novembre, le directeur régional de l'ARS Jean-Jacques Coiplet a répondu aux critiques formulées par le député de Saône-et-Loire Rémy Rebeyrotte sur le fonctionnement actuel du SMUR obstétrical mis en place à Autun, à la suite de la fermeture de la maternité dans cette ville.
Depuis plusieurs semaines, Rémy Rebeyrotte, le député (REN) de la 3ème circonscription de Saône et Loire, fustige les dysfonctionnements de ce dispositif mis en place après la fermeture de la maternité d’Autun.
"Les conditions de prise en charge ont été conformes"
Jean-Jacques Coiplet, directeur Général de l’Agence Régional de Santé D'abord n'a pas souhaité répondre directement aux critiques du député Rebeyrotte.
Selon lui, le Smur obstétrical mis en place en juin dernier remplit parfaitement sa mission de substitution à la fermeture de la maternité : "je ne réponds pas aux polémiques, j'agis et j'agis avec les soignants pour apporter les meilleures réponses. Le SMUR obstétrical ne dysfonctionne pas, j'ai pu le constater en allant à la fois voir l'équipement qui est là, le véhicule fonctionne, il est contrôlé. La couveuse, le véhicule neuf qui va arriver en février 2024. Une situation a été évoquée, je ne la reprendrai pas, je dirais simplement que les conditions de prise en charge ont été conformes en termes de qualité et de sécurité et je m'arrêterai là."
Le directeur montre un document à l'assistance, en déclarant "le 13 octobre, nous avons proposé aux élus ce document qui détaille point par point tout ce qui a été fait depuis la suspension de la maternité. Tout ce qui avait été prévu, certaines mesures immédiates, d'autres progressives, il fonctionne toute la journée, il y a quelques nuits qui ne sont pas pourvues."
Vincent Chauvet, maire d'Autun et président du conseil de surveillance de l'hôpital, ajoute que "le SMUR obstétrical ne fonctionne pas encore en 24/24. L'objectif, début 2024, c'est de fonctionner en 24/24. La couveuse a été reçue, le véhicule, il y en aura un neuf en 2024. Il y aura deux recrutements de sages-femmes qui sont en cours, qui sont d'ailleurs le seul facteur limitant au fonctionnement. On a vu, les sages-femmes font des gardes de 12 heures, et ont besoin de temps de repos."
Rémy Rebeyrotte dénonce le fonctionnement du Smur obstétrical
Le 16 novembre dernier, Rémy Rebeyrotte demandait publiquement la démission du directeur de l'ARS.
4 jours plus tard, le député Renaissance est toujours perplexe au sujet du Directeur de l'ARS : "Ça serait bien qu'il laisse des gens compétents travailler à sa place."
Le député trouve que le fonctionnement actuel ne va pas : "Le directeur de l'ARS que j'ai interrogé dit 'écoutez ça n'a pas fonctionné mais c'est une procédure normale parce qu'on savait que ça ne pouvait pas forcément fonctionner en continu.' Moi j'ai dit 'si vous n'êtes pas en mesure de faire fonctionner un système, soit vous changez le système, soit vous partez vous-même'. Il faut faire quelque chose, on ne plus rester dans une situation de cette nature !"
Le député pointe notamment les risques encourus par une patiente fin août, faute de SMUR disponible.
Rémy Rebeyrotte espère toujours une marche arrière et un retour au fonctionnement précédent : "Faire des écrits en disant 'ça n'a pas marché mais c'est normal on savait que ça ne pouvait pas fonctionner', ça trouve quand même ses limites[...] Ce que je souhaite aujourd'hui c'est qu'on trouve des solutions qui fonctionnent et qui puissent pallier à cette suspension de cette maternité, jusqu'à pourquoi pas sa réouverture."
La mise en place d'une fédération inter-hospitalière complète le dispositif actuel du Smur obstétrical : elle permet de mutualiser les moyens humains entre les hôpitaux du nord de la Saône et Loire et de la Nièvre.
Reste à savoir si la solution mise en place répondra bien aux exigences de sécurité des patientes concernées.
► Avec Alexandre Baudrand et Valentin Casanova