Menace sur les bureaux de la Poste en milieu rural : "nous allons rester vigilants"

La menace s'éloigne pour les 17 000 antennes de La Poste en France : il ne devrait pas y avoir de coupe budgétaire dans la part versée par l'Etat. Les maires ruraux surveillent la situation de près. Exemple en Saône-et-Loire.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ce revirement va soulager ses nombreux usagers en milieu rural : "l'État ne changera pas une virgule au montant versé à la Poste pour sa mission de distribution de courrier". Le ministre de l'Economie, Antoine Armand, l'a confirmé ce mercredi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale. 

Une bonne nouvelle pour Jean-François Farenc, président de l'Association des maires ruraux (AMR) de Saône-et-Loire. "Cette année pourrait être sauvée," savoure-t-il.

Cependant, le maire de Blanot, une commune de 190 habitants située à une dizaine de kilomètres de Cluny, va suivre cette situation de près. "Nous allons rester vigilants, que ce soit pour cette année, mais aussi pour celle qui suit," ajoute-t-il. L'annonce d'une coupe budgétaire dans les budgets de La Poste avait provoqué une levée de boucliers chez les édiles.

Une annonce qui a mis le feu aux poudres

Revenons en arrière, le 27 septembre dernier, en Côte-d'Or. En marge du congrès de l'Association des maires ruraux de France, le PDG de la Poste, Philippe Wahl, avait annoncé que l'État allait amputer de 50 millions sa part dans le fonds de péréquation postal.

Ce fonds permet de compenser les pertes du groupe liées au fonctionnement de ses 17 000 agences et affiliées (les services poste communale et les relais poste commerçant). Le budget initial est de 177 millions d'euros. Les maires ruraux craignaient que cette première coupe budgétaire n'en entraîne une autre, et donc, in fine, la fermeture de certains bureaux.

La Poste, le dernier service public dans de nombreux villages ?

En Saône-et-Loire, par exemple, l'Association des Maires Ruraux estime que 71 % des agences du département sont des services poste communale et des relais poste commerçant. L'annonce initiale a donc soulevé de nombreuses inquiétudes. "Les commerçants que j'ai rencontrés m'ont demandé ce qui allait se passer si l'indemnité de 360 euros qu'ils touchent grâce à ce partenariat est supprimée ou diminuée de moitié."

Marc Labulle, le président de la commission départementale de présence postale territoriale (CDPPT) de Saône-et-Loire, va même plus loin. "Les mairies touchent une indemnité d'environ 1 000 euros par mois pour accueillir et gérer ces services postes communaux. Si demain, elle n'existe plus, certaines n'auront pas les moyens de couvrir cette dépense," estime le maire de Cheilly-les-Maranges.

Les habitants ruraux les plus vulnérables seraient les premiers touchés par les fermetures de ces services publics. Ces agences ne servent pas simplement à recevoir des lettres et des colis. "Elles permettent à ces habitants de garder ce lien social. Certains s'en servent également comme banque. D'autres y vont car on peut également y trouver des épiceries..." ajoute Marc Labulle.

Leurs fermetures potentielles sont donc vécues par cet élu comme "un marqueur du désengagement de l'État dans les territoires ruraux." Le maire de Cheilly-les-Maranges comprend que l'État doit réduire son budget, et donc faire des choix de financement, mais "ce n'est pas terrible de mettre en difficulté les territoires ruraux," estime-t-il.

Les maires ruraux de France s'organisent

Marc Labulle et Jean-François Farenc ont donc décidé d'envoyer un courrier à Catherine Vautrin, la nouvelle ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, pour exprimer leur désaccord. Surtout, une réunion de l'Association des maires de France (AMF) doit avoir lieu ce vendredi 11 octobre à Paris pour évoquer ce sujet.

La Saône-et-Loire n'est pas le seul département menacé. D'après ces élus, tout le maillage territorial de La Poste serait en suspens. Stéphane Travert, président de l'Observatoire national de la présence postale, explique à nos collègues d'Actu qu'il garde une ligne blanche : "97 % de la population doit être à moins de 5 km ou 20 minutes d’une agence postale."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information