Ce mardi 29 novembre, bouchers-charcutiers et traiteurs se réuniront en tenue professionnelle devant l'Assemblée nationale pour protester contre la hausse des prix de l'énergie. En Saône-et-Loire, certains ont vu leurs factures tripler ou quadrupler.
Cela faisait plus de 20 ans qu'ils n'étaient pas descendus dans la rue. Ce mardi 29 novembre, de nombreux bouchers-charcutiers et traiteurs sont attendus en tenue professionnelle à Paris devant l'Assemblée nationale, entre 11 et 13 heures. Une manifestation en réponse à l'explosion des prix de l'énergie, qui étouffe bon nombre de professionnels. "Les frigos tournent toute l'année, les chambres froides sont des grosses consommatrices d'énergie, les fours aussi... On arrive à des factures aberrantes !", fustige Pascal Moine, président de la confédération française de boucherie, charcuterie et traiteurs (CFBCT) de Saône-et-Loire.
Des artisans menacés de disparition
Dans cette boucherie de Louhans, dans l'est du département, la facture d'énergie sera multipliée par trois à compter du 1er janvier prochain. "On passe de 700 à 2 100 euros par mois", détaille Alain Colas, boucher-charcutier. "C'est multiplié par trois du jour au lendemain. Et quand on essaie de négocier, on vous fait des propositions mais le prix ne descend jamais. Il me reste quelques années à faire, mais à ce rythme je ne suis pas sûr d'aller au bout."
Outre l'énergie, l'artisan doit également composer avec la hausse des coûts des matières premières. "Ça va de 30 à 40% en plus, selon les fournisseurs", précise-t-il. Impossible toutefois de répercuter ces augmentations sur les prix en magasin... sous peine d'attirer moins de clients. "C'est déjà compliqué pour eux, donc si on en remet un coup, on va les perdre."
Ça fait des années qu'on enchaîne les mauvais coups. On avait déjà arrêté les réceptions pendant presque trois ans, maintenant c'est l'énergie...
Alain Colas,boucher-charcutier-traiteur à Louhans
Une régulation des prix de l'énergie pour les aider ?
C'est en tout cas que la CFBCT appelle de ses vœux. "On demande à ce que les prix ne soient pas multipliés par plus de deux. À ce niveau, ce sera supportable, mais pas au-delà", plaide Pascal Moine. "Certains pays d'Europe l'ont déjà fait, comme l'Allemagne, la Pologne ou l'Espagne. On souhaite la même chose."
En parallèle du rassemblement, l'organisation enjoint les bouchers-charcutiers qui ne feront pas le déplacement à Paris à éteindre symboliquement leurs lumières, "en signe de protestation contre la hausse des prix de l'énergie".