Depuis la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, les prix des bouteilles en verre ont particulièrement augmenté pour les viticulteurs. Une situation qui inquiète d'autant plus les exploitants, également confrontés à des difficultés d'approvisionnement.
"En juin 2021, on était à 25 centimes la bouteille, aujourd’hui, la même bouteille est à 52 centimes." Jean-Christophe Rémond, viticulteur à Charnay-lès-Mâcon, s'agace de la hausse des prix du matériau qui lui permet d'écouler sa production. Lui vend 80 000 bouteilles à l'année. Il s'est ainsi résolu à choisir des bouteilles plus fines pour l’exportation.
Le prix des bouteilles de vin a en effet particulièrement augmenté depuis un an et demi. Une situation qui agace d'autant plus les professionnels compte tenu des profits générés par les fabricants de bouteilles.
Les verriers ont affiché en 2022 des records absolus en terme de résultats nets.
Jean-Marie Fabre, président des vignerons indépendants
"Les verriers ont affiché en 2022 des records absolus en terme de résultats nets. Cela signifie qu'ils n'ont pas contribué à l'effort de guerre, déplore Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons indépendants. L'inflation fait peser sur nos entreprises des charges terribles. Rien que le poste de conditionnement les a fait exploser".
À cette difficulté s'ajoute également celle de trouver des bouteilles en verre. "Les marchés sont vraiment tendus et on n’est pas sûrs des disponibilités des bouteilles. On les commande de plus en plus tôt, voire un an avant pour limiter les hausses successives", décrit Jean-Christophe Rémond. "Cette situation met parfois les viticulteurs dans l'impossibilité de conditionner, et donc de commercer", décrit Jean-Marie Fabre. Une situation notamment due à la guerre en Ukraine, "qui a fait fermer des fours", d'après ce dernier
Mettre les acteurs de la production
de verre autour de la table
Si la situation concerne tous les types d'exploitation, elle inquiète particulièrement les plus petites structures. Certaines vont devoir libérer du volume dans leurs cuves avant l'arrivée des vendanges. "Les tensions sur l'approvisionnement de certains modèles semblent cependant moins fortes depuis un ou deux mois, veut rassurer Jean-Marie Fabre. Il va falloir voir avec les verriers comment alimenter ceux qui vont être dans l'impossibilité d'assurer leur récolent s'ils ne conditionnent pas".
Face à cette situation, les professionnels demandent désormais des réponses. "On a d'abord interpellé les verriers", précise Jean-Marie Fabre. Aujourd'hui, la réponse est faible. On est sur une baisse de 7% sur le dernier semestre, quand on a connu des augmentations en moyenne de 40 %. Au niveau des pouvoirs publics, on demande que les différents acteurs de la production du verre soient mis autour de la table".
