Boris Vallaud est un des invités de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, dimanche 27 août 2017. Le mari de Najat Vallaud-Belkacem, fut directeur général des services du conseil général de Saône-et-Loire à l'époque d’Arnaud Montebourg.
Boris Vallaud exhorte à "résister à la pente libérale"
Boris Vallaud revient en Saône-et-Loire, où pendant quatre ans (de 2008 à 2012), il a occupé le poste de directeur général des services du conseil général au côté d’Arnaud Montebourg, le président de l’époque.
"C'est ce que j'ai fait de plus intéressant jusque-là dans ma carrière", assure-t-il, en rappelant les "grandes difficultés financières" de la collectivité à son arrivée.
Quand Arnaud Montebourg sera nommé ministre du Redressement productif en 2013, Boris Vallaud le suivra au ministère de l'Economie, comme directeur de cabinet.
A Frangy, Boris Vallaud compte évoquer "les chemins" que la gauche socialiste "peut commencer à explorer".
"Je ne prétends à rien, mais je réfléchis en liberté", insiste celui qui exhorte à "résister à la pente libérale, à ces fausses nouveautés qui masquent de vieilles recettes" appliquées selon lui par Emmanuel Macron.
Boris Vallaud et Emmanuel Macron
La trajectoire de Boris Vallaud, âgé de 42 ans, a plusieurs fois croisé celle du chef de l'Etat, son condisciple à l'Ena, promotion Sedar-Senghor (2002-2004).Mais, quand Emmanuel Macron s'est destiné à l'Inspection générale des finances, Boris Vallaud a fait ses valises pour Mont-de-Marsan et sa préfecture.
"Boris avait obtenu un bon classement de sortie qui aurait pu lui permettre d'intégrer un ministère, mais je ne suis pas surpris qu'il ait choisi le corps préfectoral : ça lui ressemblait d'être dans l'action et la responsabilité immédiates", témoigne Gaspard Gantzer, ancien conseiller communication de François Hollande à l'Elysée et camarade de promo.
"J'aurais pu aller au ministère de l'Emploi et ne plus jamais voir un chômeur en vrai. Mais je voulais tout de suite prendre la mesure des choses", confirme Boris Vallaud, qui a ensuite succédé à Emmanuel Macron comme secrétaire général adjoint de l'Elysée (2014-2016).
Un "gros bosseur" qui a su absorber la forte personnalité d'Arnaud Montebourg
Ceux qui l'ont côtoyé louent ce "gros bosseur", sa "maîtrise technique des dossiers" mais surtout sa faculté à entretenir au travail des "relations d'écoute"."A Bercy, Boris participait à l'animation globale, il apportait une touche humaine", souligne l'économiste Mathieu Plane, à l'époque conseiller d'Arnaud Montebourg. "Il a une capacité énorme à gérer une pression importante, sans compter la nécessité à l'époque d'absorber la forte personnalité d'Arnaud Montebourg", se souvient-il.
Laurent Civel, son directeur de campagne aux législatives, apprécie autant son "humour teinté d'ironie, assez british" que sa "gentillesse, sa proximité avec les gens : ce n'est pas le technocrate affreux".
Un député "frustré par l'espace laissé au parlementaire"
Boris Vallaud a été élu dans la circonscription d'Henri Emmanuelli, figure tutélaire décédée en mars 2017. Une victoire qu’il "est allé chercher avec les dents", disent ses proches.Boris Vallaud explique qu'"un faisceau convergent de choses" l'ont poussé à se présenter pour la première fois au suffrage, lui qui n'avait "même jamais été délégué de classe, vous imaginez le pas franchi".
"Déjà, Henri Emmanuelli m'en avait parlé. Il y avait la montée du FN, l'irruption du racisme dans ma vie personnelle", glisse-t-il. "Et puis je voyais l'état de la gauche que j'ai dans les tripes. Je ne me sentais pas de rester planqué", insiste-t-il.
Deux mois après sa prise de fonctions, le député se dit surtout "frustré par l'espace laissé au parlementaire, a fortiori quand il est dans l'opposition et qu'il doit affronter une majorité qui n'écoute personne".
Il semble trouver son plaisir dans les Landes, d'où sa famille est originaire "de toute éternité" et où il entend être "un député qu'on peut attraper lors de manifestations sportives, d'événements". A Paris, il pourrait toutefois peser avec toute une génération de quadras désireuse de refonder le PS, loin des "histoires de courant", qui ont "toujours ennuyé" celui qui ne s'est encarté que l'an passé.