Me Patrick Dumont, avocat au barreau de Mâcon, est mort en décembre 2012. L’homme qui lui aurait porté des coups mortels comparaît devant les assises de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône. Il nie les faits.
Les faits remontent au 18 décembre 2012. L’accusé, qui était en instance de divorce, voulait faire constater un adultère. Il était persuadé que l’avocat contacté par son épouse était aussi son amant.
A la sortie du restaurant où sa femme et l'homme de loi avaient déjeuné à Tournus, le prévenu aurait agressé l’avocat et lui aurait assené des coups de pied et des coups de poing. La victime, qui souffrait notamment d’un traumatisme crânien, avait été hospitalisée d'urgence en neurologie à Lyon, avant de succomber à ses blessures cinq jours plus tard.
Le mari avait été placé en détention provisoire. Au départ, il avait été poursuivi pour des "violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente".
Mais, suite au décès de l’avocat, les faits avaient été requalifiés en "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Le reportage de Fanny Borius, Anthony Borlot et Cécile Frèrebeau avec Frédéric Doyez, avocat de la partie civile
Quel est l'enjeu du procès ?
L’auteur des coups mortels comparaît libre devant la justice depuis ce mardi 13 mars 2018. Ce matin à la barre, il s’est dit "dépassé par ce drame" et prêt à coopérer.
Tout l’enjeu est de savoir si les coups imputés à l'accusé sont avérés et si c'est le cas, il s'agit de déterminer si le prévenu a agressé celui qu’il prenait pour l’amant de sa femme ou s’il s’en est pris délibérément à un avocat, ce qui constitue une circonstance aggravante.
Dans le premier cas, il encourt 15 ans de réclusion criminelle. Dans le second cas, il risque 20 ans de prison.