Avant les législatives et l’élection des députés, France 3 fait le tour des circonscriptions de Bourgogne. Aujourd’hui, on s’intéresse à la 4e circonscription de Saône-et-Loire. Elle regroupe l’est du département, de Tournus à Virey-le-Grand en passant par Louhans.
Elle ouvre les portes de la Bourgogne du Sud et de son art de vivre, Tournus est une halte bien connue des touristes. Située entre Chalon-sur-Saône et Mâcon, la commune a été labellisée "petite ville ville de demain" en 2018. "Mais la ville n’a plus rien à voir avec celle que j’ai connue hier", regrette Catherine, buraliste au centre-ville. "Il y a trente ans, c’était autre chose, il y avait plein de commerces, c’était vivant".
Pas étonnant pour cette enfant du pays. "On est assommé par les charges, c’est pour ça qu’on travaille beaucoup, même les jours fériés parce qu’on ne peut pas se permettre d’embaucher". Elle espère beaucoup du plan de revitalisation entrepris par le maire. La politique, ce n’est pas le sujet de prédilection de Catherine.
Je ne vais pas aux meetings ou aux réunions mais je vote. Là cette année je pense que ça vaut le coup avec les législatives parce qu’il y a un enjeu, le match était serré entre les deux candidats à la présidentielle.
Catherine, buraliste
À Tournus, c’est Emmanuel Macron qui est arrivé en tête à l’issue du second tour, mais dans de nombreuses communes de la circonscription, en Bresse notamment, Marine Le Pen réalise de très bons scores. "Ce vote, ça montre bien que les gens en ont marre de certaines choses".
C’est aussi l’avis de Michel un peu plus bas dans la grande rue du centre ville. Des outils à la main, ce retraité est en pleins travaux. À 61 ans, il reprend une activité pour arrondir ses fins de mois, car la retraite n’est pas suffisante.
"On paie tout cher, on doit faire attention à tout. On aurait pu prendre une entreprise pour réaliser les travaux mais vu les prix, on préfère faire nous-même et on a le temps". Le week-end prochain, il ira voter mais sans grande conviction "Je ne comprends pas grand chose à la politique et puis j’ai un manque de confiance envers ces gens-là".
Cette défiance est sur les lèvres de beaucoup d’habitants que nous avons croisés. Ingrid, elle, se sent complètement laissée pour compte. "Nous les classes moyennes, on ne pense pas à nous, c’est de pire en pire". Cette mère de famille de 49 ans travaille dans le transport et peine à boucler ses fins de mois.
On se prive, on ne part plus en vacances. Au lieu de se nourrir, on paie le gasoil. On n’a plus de vie, on n’a plus rien.
Ingrid, employé dans le transport
Qu’attend-elle du député ? "Des vraies mesures économiques et plus d’écologie. Je suis quelqu’un de la campagne et il faut préserver notre cadre de vie". Mais pour le moment, elle l’avoue, elle n’a pas encore regardé les programmes des candidats et ne sait pas pour qui elle votera.
Le choix est fait en revanche pour Gaëlle et Cyril, la quarantaine dynamique. Ils s’apprêtent à prendre leur voiture, pressés de rejoindre leur famille en ce lundi de pentecôte. "La députée de notre territoire a fait plein de choses pour la culture, c’est une bonne députée, pas parisienne contrairement à d’autres qu’on a eu par le passé". Le couple, investi dans l’associatif, apprécie que Cécile Untermaier ne se consacre qu’à un seul mandat. "Vu tout ce qu’elle fait, je ne vois pas comment elle pourrait en avoir un autre de toute façon !"
Partagée entre Paris et le territoire dont il a la charge le député a un rôle clé dans la démocratie pour Gérard, 80 ans, en balade dans les rues de Tournus avec son épouse.
Ces élections sont importantes parce que c’est un contre pouvoir, c’est un pouvoir qui va équilibrer les institutions entre l’exécutif et le législatif donc il faut quand même une assemblée forte.
Gérard, médecin à la retraite
Cet ancien médecin est lui aussi satisfait du travail accompli par la députée sortante "Elle a fait ses preuves, elle a l’expérience et elle est travailleuse".
Certains ne sont pas convaincus et ne voteront pas. Cette commerçante n’y croit plus et regrette même d’avoir voté au précédent scrutin. Les candidats, elle les connaît mais aucun ne trouve grâce à ses yeux. "Ces gens-là sont déconnectés, tout le monde sait qu’ils ne vivent pas dans le même monde que nous, ils se croient au-dessus".
Changer le système, voilà sa solution. "Il faudrait de vraies listes citoyennes, avec des gens de toutes les classes sociales. Il faudrait des personnes désintéressées et qui n’ont rien à y gagner car le plus urgent à mon avis c’est retisser ces liens entre les citoyens et ceux qui nous gouvernent".