La semaine dernière, un lynx a attaqué deux brebis sur un pré de la commune de Joudes en Saône-et-Loire. Les agents de l'Office français de la biodiversité sont parvenus à le prendre en photo.
Voilà un cliché qui ne plaidera pas en sa faveur. Le 8 février dernier, un lynx a été photographié par un piège de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Joudes (Saône-et-Loire). Le prédateur était aux côtés du corps d’une des brebis qu’il venait de tuer, dans un pré du château de Joudes Saint-Amour où un premier animal avait été attaqué et égorgé dans la nuit du 4 au 5 février.
Ce château appartient à Gérard et Martine Hoareau. "Lundi matin vers 7 heures, on a découvert la deuxième brebis de notre troupeau tuée par un prédateur. C’est une grosse surprise d’être confronté à un lynx de cette taille. On savait qu’il y avait des lynx dans la région mais quand ils arrivent dans votre jardin c’est surréaliste à gérer !", confie le propriétaire.
Après les attaques, les Hoareau prennent plusieurs dispositions pour protéger leurs cinq brebis et les enferment chaque soir dans une bergerie voisine. Ils contactent également les agents de l’OFB qui installent une caméra-piège dans leur jardin.
Comme beaucoup de coupables, le lynx revient sur les lieux de son crime. Il est pris sur le fait. "On a pris des photos de l’animal. La brebis a été trainée sur dix mètres, une brebis qui faisait au moins 50 kilos. Sur les photos on voit la puissance du lynx", explique Gérard Hoareau qui sera indemnisé pour la perte de sa deuxième brebis.
Une espèce protégée
Avec ses oreilles pointues, sa peau tachetée et sa queue courte, le lynx est une espèce protégée en France, placée sur la liste rouge des animaux menacés de disparition. On en compterait près de 9 500 en Europe. "Comme l’espèce est extrêmement morcelée, toute atteinte à chacun des noyaux relictuels de population risque encore de réduire son aire de répartition", précise WWF sur son site.
Il existe ainsi peu de recours pour résister à ses attaques. "Il n’est pas question d’y toucher, ni de le chasser", affirme Martine Hoareau. "On ne peut pas faire grand-chose, la seule chose que l’on peut faire c’est communiquer sur Facebook pour dire aux gens qu’il faut faire attention. On ne peut rien faire du tout à part le regarder sur la photo", confie Stéphane Baltès, le maire de Joudes, une commune en-dessous du Jura où le prédateur est présent.
Le lynx pourrait ainsi migrer en Saône-et-Loire en raison d’une population trop développée du côté du département franc-comtois.