Les membres de l'association Christelle étaient reçus au ministère de la Justice, à Paris, ce vendredi 12 janvier 2018. Ces parents de Saône-et-Loire, dont les filles ont été assassinées, veulent faire changer le régime d'indemnisation des victimes.
Après d'être battue pendant des décennies pour que la justice trouve les meurtriers de leurs filles, Marie-Rose Blétry et Marie Pichon se lancent aux côtés de l'association Christelle dans un nouveau combat : le processus d'indemnisation des victimes.
Elisabeth Pelsez a reçu cette délégation de l'association ainsi que leurs avocats. La déléguée interministérielle chargée de l'aide aux victimes a ainsi pu découvrir certains cas concrets.
Une injustice pour ces familles !
Ainsi, Marie-Rose Blétry a évidemment assisté à tout le procès de Pascal Jardin, le meurtrier de sa fille Christelle. Procès qui s'est tenu à Chalon-sur-Saône en janvier 2018. Elle était convoquée en tant que parties civiles. « C‘est surprenant d’être convoquée 9 jours et de percevoir 2 jours d’indemnité pour la perte de salaire. L’assassin de ma fille a fait appel de sa condamnation. Ce n’est pas moi qui ai fait appel. Vais-je devoir prendre des congés pour suivre ce nouveau procès ? C’est quand même anormal ! »Des décisions ne sont pas exécutées
Autre cas emblématique, celui de Marie Pichon ! Le meurtrier de sa fille, Jean-Pierre Mura, a été condamné définitivement en juin 2016. Depuis lors, le fonds de garantie qui indemnise les victimes d'infractions pénales n'a pas versé un centime à Marie Pichon. « Les textes ne sont pas appliqués correctement. Les commissions d’indemnisation des victimes d’infraction (CIVI) sont plutôt correctes. Mais c’est le fonds de garantie qui fait son choix et sa loi. Or, je trouve insupportable qu’il y ait des décisions de cour d’appel qui ne soient pas exécutés ! », s'insurge Corinne Herrmann, l'avocate de toutes ces victimes.