Suite à la canicule de 2018, 264 communes de Saône-et-Loire ont été déclarées en état de catastrophe naturelle. Une mesure qui permet aux habitants de se faire indemniser par leurs assurances. Mais six communes touchées n'ont pas eu cette chance.
La sécheresse de 2018 a durement touché notre région et notamment la Saône-et-Loire. Dans ce département, 264 communes ont pu bénéficier d'une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, qui permet de déclencher des indemnisations de la part des assurances.
Mais six communes n'ont pas obtenu cette reconnaissance : Charnay-lès-Mâcon, Chevagny-les-Chevrières, Crêches-sur-Saône, Farges-lès-Mâcon, Laizé et Tournus. Pourtant les dégâts sont bien là.
Dans un pavillon de Crèches-sur-Saône, des étais ont été installés dans le garage pour soutenir le plafond. Des fissures lézardent les murs ou le plafond dans presque toutes les pièces, et elles s'aggravent de semaine en semaine. C'est là qu'habite depuis 1987 une retraitée que nous avons rencontrée. Elle a peur d'être expulsée par un arrêté de péril imminent et préfère donc garder l'anonymat.
"Dans les mois à venir, c'est vrai que la maison va se dégrader de plus en plus. On a des étés de plus en plus chauds, donc des sécheresses. Notre terrain est argileux, donc c'est vrai que ça nous fait peur", confie-t-elle. Sans reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, l'assurance ne paiera pas pour les travaux. Et cette retraitée et son mari n'ont pas les moyens de les régler directement.
La commune conteste la décision
Elle compte donc sur l'association de riverains sinistrés qui s'est créé pour se faire entendre. Et elle n'est pas seule dans cette situation : 74 foyers ont déjà déposé un dossier pour faire valoir leurs droits."On essaye d'avancer un peu comme on peut, explique Anne-Laure Cochet, vice-présidente de l'association des sinistrés de Crêches-sur-Saône. C'est vrai qu'on est un petit peu novice mais on essaye de prendre contact avec le plus de gens possibles, avec d'autres associations qui se sont créées aussi comme la nôtre. C'est un phénomène qui hélas se répand de plus en plus".
La commune conteste l'arrêté qui l'exclut de l'état de catastrophe naturelle. Sur le bureau du maire les dossiers de sinistrés s'entassent. Face à des sècheresses de plus en plus fréquentes il pense aussi à l'avenir.
"Nous sommes en train de réviser le plan local d'urbanisme. Il est fortement question qu'on envisage de faire faire des sondages systématiques de manière à modifier les fondations des maisons et assurer une stabilité sur la durée, quelles que soient les périodes de sécheresse", précise Michel Rosi, le maire sans étiquette de Crêches-sur-Saône. La mairie a également pris un avocat et ira jusqu'à tribunal administratif si besoin pour que ses administrés puissent être indemnisés.