Solidarité : appel aux dons pour la ferme pédagogique d'Aulot

La ferme d'Aulot est connue en Côte-d'Or comme une ferme pédagogique. Elle accueille des visites de groupes scolaires, et c'est aussi un centre de colonie de vacances. La crise sanitaire a interdit tout séjour, c'est une perte de 50% du chiffre d'affaires pour l'établissement associatif.

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La ferme d'Aulot est une ferme pédagogique, installée à Bure-les-Templiers (Côte-d'Or). Elle vit actuellement une situation financière catastrophique, à la suite de la crise sanitaire du Coronavirus. Cette institution existe depuis 46 ans et a vu passer des générations de scolaires. Un appel aux dons est lancé pour pouvoir maintenir l'activité de la ferme pour l'été et au-delà.
La solidarité fonctionne car la plateforme de dons totalisait 8500 euros dimanche 31 mai dans la matinée.

Coup d'arrêt

France 3 Bourgogne a contacté la ferme d'Aulot. Sébastien Gallina, un des trois repreneurs de la ferme en 2019 (voir encadré) nous a répondu pour nous décrire la situation :
"Le public principal sur le printemps, c'est principalement des écoles qui nous envoient des classes découvertes pour des périodes de deux à cinq jours. Cela représente, entre mars et juin, 800 à 900 élèves et une centaine d'adultes accompagnateurs en temps normal. On a aussi une activité de groupe le week-end, pour des familles qui souhaitent passer un week-end de vacances à la ferme d'Aulot.
Avec la crise du Covid, cela représente une perte de 170 000 euros de chiffre d'affaires."

Des charges d'entretien

La ferme s'étend sur 4 hectares. Elle emploie 4 salariés permanents et 4 saisonniers lors de l'accueil des classes, mais les charges sont effectives toute l'année, comme l'explique Sébastien Gallina :
"Le gros souci, c'est qu'on a un fonctionnement saisonnier, on doit payer nos salariés permanents qui travaillent hors saison, on a toute une structure à entretenir. C'est vraiment pas de chance, la crise sanitaire a commencé au moment où c'est le début de notre activité."
 


 

Comment s'en sortir ?

Selon Sébastien Gallina, "l'idée c'est d'accumuler les gouttes d'eau : on a lancé l'appel aux dons (8500 euros collectés au 31 mai dans la matinée ndlr), c'est une bonne grosse goutte d'eau, mais ça ne suffit pas à compenser les pertes. Mais on additionne ça au chômage partiel qu'on a pu obtenir avec l'aide du fonds de solidarité qui est de 1500 euros par mois; et récemment la Région nous a attribué une aide de 5000 euros, c'est une aide pour les hébergements touristiques. Jusqu'ici on a pas eu à se séparer de salariés heureusement !"

Et la suite ?

Si les réservations sont effectuées pour juin et les vacances d'été, il reste à définir le fonctionnement pour accueillir les jeunes.
Sébastien Gallina nous décrit comment les choses vont se dérouler à l'approche de l'été :
"On a appris que les colonies de vacances pouvaient rouvrir cet été, c'est aussi un gros soulagement, car on fait les 50% restants de notre chiffre d'affaires sur l'été.
On avait déjà beaucoup de demandes, dès décembre, on avait déjà une partie de nos séjours qui était bien remplie et puis ça continue à se remplir. Avec le Coronavirus, les inscriptions ont continué à ralentir, il y avait toujours néanmoins des parents qui inscrivaient leurs enfants, en espérant que les séjours pouvaient avoir lieu. Ce qui nous a permis de tenir financièrement grâce aux acomptes versés pour l'été. 
Ces deux dernières semaines les inscriptions se sont accélérées. On restera bien en-dessous du chiffre qu'on fait d'habitude. En général, l'été on fait environ entre 300 et 350 inscrits, et là on sera entre 200 et 250 inscrits. Les plans de vacances des familles ont diminué. "

Les conditions d'accueil ne sont pas encore définies pour l'accueil de la jeunesse, et Sébastien Gallina reste dans l'incertitude :
"Pour le moment on sait qu'on a le droit d'ouvrir, mais on ne sait pas encore comment. De nous-mêmes, nous avons diminué notre taux d'encadrement. Le Ministère Jeunesse et Sports ne nous a pas encore communiqué les normes pour accueillir les enfants : combien et comment, la répartition en dortoirs... on attend les réponses la semaine prochaine."
 

"On a hâte que ça recommence" - Sébastien Gallina, ferme d'Aulot.

 

"On attend les séjours avec impatience. Pour une activité saisonnière, perdre 4 mois sur 6, c'est énorme. Et c'est un petit peu frustrant pour tout le monde de passer l'hiver à préparer une saison, qui finalement n'a pas lieu.
[...] On est ravi que la saison redémarre et qu'on puisse faire ce qu'on adore, animer des séjours, proposer des activités. Moralement aussi, le fait qu'il n'y ait pas eu de séjour, ce n'est pas que financièrement que c'était compliqué, c'était aussi le fait de ne pas faire notre boulot, tout simplement !"

La rentrée de septembre

Et la réflexion se poursuit pour la rentrée de septembre dans un monde différent, avec la menace du Coronavirus. Ainsi, Sébastien se projette sur la rentrée de la saison 2020-2021.
"Pour l'instant, j'ai très peu d'inscriptions pour la période septembre-octobre, les enseignants ne savent pas encore comment la rentrée va pouvoir s'effectuer. Et il y a aussi une autre contrainte qui pèse : dans les bus les enfants doivent être un par rangée, ce qui implique de réserver des bus supplémentaires pour déplacer les enfants jusqu'à la ferme. Beaucoup d'écoles sont dans l'attente de voir comment les choses vont évoluer avant de se réinscrire pour la saison prochaine."

De nouvelles activités envisagées

Afin de compenser le manque à gagner sur 2020, la ferme d'Aulot réfléchit à d'autres formes d'activités ou d'hébergement. Par exemple, pour les fêtes de fin d'année, une ouverture sera possible.

"On a des demandes de la part de familles qui veulent passer Noel et Jour de l'An à Aulot, donc là on va ouvrir exceptionnellement, c'est aussi une goutte d'eau qui va nous aider. "
"Il faut qu'on tienne de Septembre à Décembre, a priori pour l'instant on peut tenir jusqu'à Août. Si jamais les difficultés se font sentir, alors peut-être qu'on lancera à nouveau un appel aux dons. On peut réfléchir aussi à d'autres activités pour accueillir plus de groupes, on essaie de mettre en place plusieurs choses."




 
Une association reprise l'année dernière
Ce sont 3 animateurs qui ont repris l'activité de l'Association en 2019, prenant la succession de l'ancien propriétaire Gérard Lemoine  : Sébastien Gallina, Antoine Mougel et Fanny Scherer. Ils poursuivent le projet initial et ont introduit de nouvelles activités : cirque et environnement.
La ferme d'Aulot existe dans le paysage Côte-d'Orien depuis 46 ans, une institution pour des générations qui se sont succédées dans ce coin de la Haute Côte-d'Or. Ce que confirme Sébastien Gallina : "Sur un séjour de 60 enfants, on a des enfants qui sont déjà venus , les parents les renvoient. On a des parents qui étaient eux-mêmes animateurs, ou bien qui sont allés en colonie à Aulot. Maintenant c'est les grands-parents qui envoient les petits-enfants, c'est un lieu qui a une vraie histoire et un public fidèle."
 
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