TEMOIGNAGES. "On ne le fait pas pour soi mais pour les autres": des soignants vaccinés témoignent pour montrer l'exemple

A ce jour, 30 % seulement des soignants en établissements hospitaliers et de ville ont reçu au moins une dose de vaccin. Certains ont accepté de témoigner sur les raisons qui les ont poussés à se faire vacciner. Ils veulent montrer l'exemple, notamment aux plus réticents de leurs collègues. 

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"On ne le fait pas pour soi mais pour les autres. C’est ça qui motive à se faire vacciner. Plus vite, on se fait vacciner et plus vite on retrouvera une vie normale." Caroline Badoureaux est infirmière à la maison médicale de Seurre (Côte-d'Or). Dès qu'elle en a eu l'opportunité, la jeune femme de 38 ans s'est fait vacciner à l'hôpital de Seurre. Elle a reçu sa deuxième dose en février. "Je n'avais aucune crainte à me faire vacciner. Au contraire, dès que j'ai eu ma deuxième injection, je me suis dit : chouette on va vers le mieux. Je vais pouvoir revoir ma famille." 

Elle explique aujourd'hui avoir eu recours à la vaccination avant tout "pour protéger les autres. Je suis jeune, je n'ai pas de facteur de comorbidité, je ne vais pas aller en réanimation" souligne la jeune femme. "En revanche, on est toujours inquiet quand on est en consultation avec les patients" explique l'infirmière. "Si on est vacciné, on est moins contaminant et on va moins diffuser la maladie." 

Depuis le début de la pandémie, médecins, infirmiers, aide-soignants, sont en première ligne face à la maladie. Un argument qui a pesé aussi dans le choix de Julien Chouvel. Diététicien et nutritionniste, il intervient dans une quinzaine d'hôpitaux de la région Bourgogne Franche-Comté. Vendredi dernier, il a décidé de se faire vacciner. "Cela me semblait logique et cohérent. Dans les publics que je rencontre, dans le corps médical ou les patients, certains sont âgés de plus de 80 ans." 

C'est la seule manière de se sortir ce confinement.

Doreen Grace, infirmière au CHU de Dijon.

"Se protéger, mais surtout protéger les autres", c'est également ce qui a poussé Doreen Grace à se faire vacciner. Infirmière de 49 ans exerçant au CHU de Dijon, elle a pu avoir accès en janvier derenier à une dose du vaccin Pfizer-BioNTech. "C'est un soulagement par rapport au fait de ne pas risquer d'attraper la forme grave du covid" et puis, selon elle, "c'est la seule manière d'éviter un confinement". 

Des motivations personnelles

Flore Machado est médecin du travail au CHU de Djon. Si elle reconnaît avoir eu quelques appréhensions, elle se sent soulagée d'être vaccinée, notamment par rapport à ses proches. "J'ai un mari et un fils qui sont asthmatiques". 

Maryline Bouju, infirmière au CHU de Dijon est elle aussi, contente d'être vaccinée "pour protéger sa famille et éviter de leur transmettre le virus", même si elle continue à respecter les gestes barrières. 

C'est un soulagement.

Caroline Baroudeaux, infirmière à Seurre.

Caroline n'a pas pu voir ses parents depuis le début de la pandémie. "Je vais maintenant pouvoir leur rendre visite sans que ce soit dangereux pour eux. C’est un soulagement". Aujourd'hui, avec la perspective de la mise en place d'un passeport vaccinal, elle se dit qu'elle pourrait bientôt  "profiter de la vie et faire des choses normales, comme c'est le cas en Israël."

De son côté, Yolande Kéruzoré, infirmière et secrétaire CGT du centre hospitalier de Sens, a l'espoir de revoir très vite ses petits-enfants qui vivent en Belgique et en Alsace. "J’ai du mal à les voir, tout comme des proches qui vivent en maison de retraite. C’est la galère."

Un devoir d'exemplarité

Mais si ces soignants l'ont fait, c'est aussi pour encourager leurs collègues à faire de même. A 60 ans, Yolande Keruzoré entrait dans la tranche d'âge pour se faire vacciner dès janvier. "J’y suis allée pour encourager ceux qui doutent, ceux qui hésitent. C’est une façon de donner l’exemple". 

Maryline Bouju porte sur sa blouse un petit badge "je suis vacciné.(e). Je vous protège. Je me protège". Une manière de sensibiliser ses collègues réticents. "Cela fait réfléchir. On essaie de les inciter à se faire vacciner, mais on ne peut pas aller contre l'avis des gens non plus. Cela met en confiance mais des fois, les mentalités sont un peu dures." 

Caroline Bouradeaux met également en avant ce devoir d'exemplarité par rapport à ses collègues, mais aussi ses patients. "Quand je parle du vaccin avec les patients et qu'ils voient que je suis encore en vie, j’ai plus de conviction pour dire que cela va bien se passer."

Comme beaucoup de soignants, elle a du mal à comprendre les réticences de ses collègues. "C'est incompréhensible. Je vais avoir des mots durs, mais je pense même que c'est criminel. Cela n’a pas de sens dans notre métier."

Une réticence des personnels soignants au vaccin

Pourtant, certains professionnels de santé ne cachent pas leur réticence, notamment face au vaccin AstraZeneca. C'est le cas de Lauric. Il est infirmier aux urgences de l'hôpital de Chalon-sur-Saône. Il a décidé de s'inscire sur une liste complémentaire et de se vacciner avec le vaccin Pfizer-BioNTech "pour ses patients et pour ses parents âgés de plus de 60 ans". Il a fait ce choix car le vaccin Pfizer serait selon lui, "plus performant face aux variants anglais et sud africain".

"Moi personnellement, c'était plus sur l’efficacité que portait mon questionnement personnel et professionnel. Et notamment l'efficacité sur les variants." S'il n'avait pas eu d'autre choix, il reconnait qu'il aurait peut-être fini par se faire vacciner avec l'AstraZeneca. 

"Je pense qu’il y a une défiance d’une partie du corps médical vis-à-vis du ministère, une colère et une défiance", reconnaît l'infirmier. "Je ne leur jette pas la pierre, mais comme le discours n’est pas empreint de confiance et de sérénité, certains soignants ne sont pas prêts forcément à se faire vacciner.

Au centre hospitalier de Sens, Yolande Keruzoré confirme :"je pense que certaines personnens se disent j’attends de voir. Mais plus on attend, moins on va y arriver."

 

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