La France et l’Ukraine ont signé ce jeudi 13 mai des accords pour 1,3 milliards d’euros. Les chemins de fer ukrainiens vont commander du matériel au groupe français. Du travail en perspective pour les sites de Belfort, Ornans et Le Creusot en Bourgogne-Franche-Comté.
Le contrat d’achat de 130 locomotives électriques de fret lourd par l’Ukraine se monte à 880 millions d’euros, selon les autorités ukrainiennes. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, était à Kiev ce jeudi en compagnie d’Henri Poupart Lafarge, PDG d’Alstom et du Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.
“La signature du contrat avec Alstom France est très importante pour le site de Belfort. Il va contribuer à maintenir un niveau de charge suffisant pour pérenniser l’activité industrielle sur le site et sécuriser 110 emplois” a précisé le ministre de l'Économie.
La ?? et l'?? sont des partenaires économiques solides.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) May 13, 2021
Ma visite à Kiev a permis de signer des contrats stratégiques autour de la sécurité, du transport et du traitement des eaux.
Ces projets majeurs permettront d’améliorer le quotidien des Ukrainiens. pic.twitter.com/i07CT5z2DL
“Pour satisfaire la demande ukrainienne, Alstom est prêt à localiser en Ukraine jusqu'à 35% de la production et de la maintenance des locomotives. Un projet d'une telle envergure nécessiterait l'implication de plusieurs sites français d'Alstom, dont Belfort, centre d'excellence mondial d'Alstom pour les locomotives, ainsi qu'Ornans (Doubs), Tarbes, Le Creusot et Villeurbanne” indique le groupe Alstom suite à cet accord.
Des locomotives doubles en partie fabriquées à Belfort, site historique d'Alstom et du TGV
Dans la cité du Lion, l’activité d’Alstom ne se portait pas au mieux. André Fages, délégué CGE-CGC du site, a appris la bonne nouvelle. “Il y aurait 20 locomotives ou 40 unités qui seraient produites à Belfort” explique-t-il. “Ce sont des locomotives de fret, donc double” précise-t-il. “Si le contrat avec l’Ukraine est passé aujourd’hui, la fabrication ne commencera que sans doute dans 12 ou 18 mois, au deuxième semestre 2022… Belfort va rentrer dans une période de sous-charge avec du chômage partiel, et un risque de plan social, alors cette commande nous donne de la visibilité, on sait que fin 2022, ça repart” résume-t-il en attendant de connaître la teneur précise du contrat.
Selon le syndicaliste, la commande de 20 locomotives de fret, pourrait donner deux ans de travail à Belfort, voire plus si des pièces supplémentaires ou de la maintenance sont prévus. La fabrication et les essais iront au site de Belfort et donneront par ricochet du travail à Ornans pour les moteurs, Le Creusot pour les bogies, Tarbes pour la partie électrique” détaille André Fages.
Le site de Belfort emploie actuellement 500 personnes, elles étaient 1400 au début des années 90 à travailler à la division traction d’Alstom Belfort.
Des années de travail pour le site de Belfort se réjouit aussi le maire Damien Meslot
« La commande par l’Ukraine de 130 locomotives électriques pour un montant de 880 millions d’euros est une excellente nouvelle pour le site Alstom de Belfort.Elle va permettre de fournir du travail pour les 7 années à venir au site belfortain d’Alstom, c’est aussi une reconnaissance pour le savoir-faire industriel des salariés Belfortains ; grâce à cette commande et à la production du TGV du futur le site Alstom de Belfort se trouve ainsi conforté dans ses perspectives d’avenir » a réagi Damien Meslot, maire de Belfort et président de la communauté d’agglomération confrontée aux difficultés du groupe américain General Electric.
Des contrats pour d’autres matériels, camions de pompiers et rénovation de stations d’eau potable
France et Ukraine ont signé également des accords intergouvernementaux qui prévoient la fourniture par l'entreprise française Desautel de 370 camions échelles pour 300 millions d'euros pour les besoins du service d'Etat ukrainien des situations d'urgence.
Deux autres contrat porteront sur des rénovations de stations d'eau potable à Kiev et dans la région de Lougansk. Kiev avait déjà signé en 2018 un accord sur l'achat au groupe