Le corps de l'homme de 58 ans a été retrouvé jeudi 6 juin 2019 au pied d'une tour du quartier des Résidences à Belfort.
Les pompiers arrivés sur place n'ont rien pu faire. L'homme a été déclaré décédé par le médecin du Smur. L'identité de la victime a été confirmée par le parquet de Haute-Saône, il s'agit du propriétaire du supermarché Leclerc d'Héricourt en Haute-Saône. Son véhicule a été retrouvé en bas de l'immeuble de ce quartier populaire de Belfort.
L'homme avait été mis en examen le 29 mai pour des faits de harcèlement moral sur des salariés. Sa femme avait été également été mise en examen de même que de le directeur commercial du magasin.
Le parquet de Belfort a ouvert une enquête pour recherche des causes de la mort. L'homme s'est défenestré du haut d'un immeuble de 15 étages situé au 2 place Robert Schuman. La piste d'un geste intentionnel est privilégiée.
"Autant on était en procédure pour faire valoir les droits des salariés, mais de là à ce que l'issue soit fatale, nous sommes consternés" nous a confié Me Laura Angelini avocate des salariés qui étaient en procédure avec la victime. Il est prématuré de dire si cette mort est en lien avec la mise en examen pour harcèlement moral, mais elle aura une incidence sur la suite de la procédure en justice. Les salariés n'entendront pas les explications de leur patron lors du procès à venir.
25 salariés avaient déposé plainte
25 salariés ou ex-salariés avaient déposé plainte accusant le couple de propriétaires du supermarché d'avoir eu des comportements et des propos humiliants, menaçants qui ont conduit un grand nombre de salariés à des burn-out ou des arrêts maladie, permettant aux employeurs de les déclarer inaptes à leurs postes et de les licencier", avait alors détaillé le Procureur de la République de Haute-Saône.
L'enquête, ouverte par le parquet de Haute-Saône et confiée à la police judiciaire de Dijon, avait révélé "un harcèlement moral important, pendant neuf ans, avec une pression quotidienne sur les employés qui a conduit à une détresse physique et psychologique", selon le procureur. Des femmes enceintes et des handicapés étaient contraints d'occuper des postes avec des charges lourdes à porter ou des horaires inadaptés à leur état. Certaines heures supplémentaires n'étaient pas payées.
L'homme retrouvé mort avait été placé sous contrôle judiciaire avec l'obligation de payer une caution, l'interdiction de se présenter dans la commune d'Héricourt (et donc de retourner au magasine) et d'exercer la gestion d'une entreprise commerciale.
Présumés innocents dans l'attente de leur jugement, deux personnes restent donc mises en examen pour harcèlement moral. Le directeur financier du magasin E.Leclerc d'Héricourt est mis en examen lui pour complicité de harcèlement moral. La direction national du groupe Leclerc n'avait pas souhaité faire de commentaires sur la mise en examen de quatre de ces dirigeants.