En raison d’une baisse démographique, les services de l’Éducation nationale viennent d’annoncer la suppression de 13 classes à Belfort à la rentrée 2024-2025. Le maire, Damien Meslot (LR), s’y oppose et dénonce un acharnement sur les services de proximité.
« C’est une suppression massive et encore jamais vue à Belfort ». Voici les premiers mots du communiqué de presse de Damien Meslot, maire de Belfort, après l’annonce de la suppression de 13 classes parmi les écoles de sa ville dès la rentrée prochaine, et de poursuivre « je suis fermement opposé à cette volonté de l’État et je le ferai savoir à la directrice académique ». Parmi les classes supprimées, il y en aurait au moins deux dans le quartier de la Pépinière.
De son côté, la préfecture du Territoire de Belfort justifie cette décision et ne parle pas de suppression de "classes", mais de "postes". « 14 postes seront supprimés dans le Territoire de Belfort en raison de la baisse démographique. Le Territoire de Belfort perd chaque année plusieurs centaines d’élèves, 336 en 2023 ». Selon la préfecture, malgré les fermetures, le département aurait un taux d’encadrement de "20,42 contre 21,40 au plan national."
« Le gouvernement détruit l’école »
Interrogée par notre journaliste Pauline Gardet, Anne Forgerit, enseignante et co-secrétaire du syndicat SNUipp du Territoire de Belfort, explique que « la directrice académique des services de l'éducation nationale a lancé une étude pour déterminer les suppressions de classes dans le département du Territoire de Belfort. Nous avons eu connaissance des conclusions de cette étude, il s'avère que 37 fermetures ont été pointées. Ce n'est pas entendable. Ce n'est pas un champ d'étude, mais un champ de bataille », dénonce-t-elle.
Le 30 janvier dernier, le nouveau premier ministre Gabriel Attal, et ancien ministre de l’Éducation nationale, avait pourtant martelé vouloir « réarmer » l’école. Une intention dont le maire de Belfort se saisit pour dénoncer aujourd'hui, selon lui, la volonté du gouvernement de détruire l’école publique. « Il faut m’expliquer comment peut-on réarmer l’école en supprimant 13 classes dans une ville comme Belfort ? Le gouvernement promet de sauver l’école dans sa communication, mais en réalité, il continue de la détruire. »
Selon Damien Meslot, la suppression de 13 classes à Belfort aurait de graves conséquences sur l’apprentissage. « À Belfort, on compte 41 % de logements sociaux et 21% des familles vivent sous le seuil de pauvreté et là, on supprime des postes, donc on donne moins de chance aux enfants du service public ».