De Belfort à la guerre en Ukraine, le combat d'une famille pour apporter de l'aide et "défendre leur terre"

Un couple franco-ukrainien installé à Chaux près de Belfort et membre de l'association Maïdan sans frontières vient en aide à la population sur place. Eric Rio est en France, sa femme à Khmelnytskyï. Leur fils part sur le front pour combattre l'armée russe. Récit.

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A Chaux, près de Belfort, Eric Rio passe énormément de temps au téléphone ces derniers jours. Le président de l'association Maïdan sans frontières prend des nouvelles quotidiennes de sa femme, Valentygna, partie en Ukraine il y a 15 jours pour faire la connaissance d'Andreï, leur petit-fils qui vient de naître. Elle se trouve actuellement à Khmelnytskyï, ville située à 360 km au sud ouest de la capitale Kiev.

Depuis, la guerre a éclaté après que l'armée russe a envahi le pays le 24 février, sous les ordres du président Vladimir Poutine. Au cinquième jour de l'offensive russe en Ukraine, "les occupants russes ont ralenti le rythme de l'offensive, mais tentent toujours d'engranger des succès dans certaines zones", a rapporté l'état-major ukrainien dans un communiqué ce 28 février. 

Malheureusement, de nombreux civils ont déjà été les victimes des affrontements et nombre d'entre eux tentent de fuir le pays pour se mettre à l'abris. Eric Rio et sa femme ont bien l'intention d'aider les réfugiés ukrainiens. Certains se trouvent actuellement dans leur appartement et veulent fuir le pays en guerre, après l'invasion de l'armée russe survenue le 24 février. "On a une dizaine de réfugiés qui sont avec mon épouse dans notre appartement en Ukraine et qu'on va pouvoir ramener ici" nous explique Eric Rio, entre deux coups de fil pour organiser les convois et faire affréter des minibus au départ de Belfort. 

Je l'appelle au moins dix fois par jour, nuit comprise. Elle va bien. Enfin quand je dis bien... En tout cas elle est en sécurité.

Eric Rio, au sujet de sa femme en Ukraine

"Je me tiens heure par heure au courant de ce qu'il se passe et on essaie d'emmener notre association à mettre en oeuvre une action humanitaire sur l'Ukraine. On veut trouver des solutions pour y aller demain ou après-demain afin d'emmener de la nourriture, des médicaments et aller chercher mon épouse et les personnes qui se trouvent avec elle" poursuit Eric Rio avant d'aborder la situation de leur fils, tout jeune père de famille.

"Ils veulent défendre leur terre et il n'y a que ça qui compte"

Ce dernier a parcouru 700 kilomètres en Ukraine pour que sa femme et son nouveau-né puissent se réfugier au sud ouest, là où les combats n'ont pas encore eu lieu. Il a pris quant à lui la décision de rejoindre le front et de se battre contre l'armée russe. "La dernière fois que je l'ai eu au téléphone, il était empressé. J'ai essayé une seconde de le dissuader de partir. Je dis une seconde parce que je l'ai senti tout de suite, il était enthousiaste et remonté pour partir défendre l'Ukraine" détaille le Belfortain, avec émotion.

Eric Rio est évidemment inquiet. Mais il constate que de nombreux Ukrainiens ont fait le même choix. "Comme beaucoup, la seule chose qui les importe en Ukraine c'est de faire partir l'envahisseur. J'ai presque plus d'amis en Ukraine qu'ici, et ils sont tous partis volontaires pour aller au front. Ils veulent défendre leur terre et il n'y a que ça qui compte" conclut-il.

Pour faire un don à l'Association Maïdan : er6727@yahoo.fr

L'armée russe a affirmé, ce lundi 28 février, que les civils pouvaient quitter "librement" Kiev, la capitale ukrainienne. "Tous les civils de la ville peuvent quitter la capitale ukrainienne librement par l'autoroute Kiev-Vassylkiv", au sud-ouest de Kiev, a déclaré à la télévision le porte-parole du ministère de la Défense russe, Igor Konachenkov.

>> Suivre la situation en Ukraine en direct par ici

L'ONU a enregistré 102 civils tués, dont 7 enfants, et 304 blessés, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, au 28 février à 10h. Les chiffres réels "sont considérablement" plus élevés, estime encore l'agence, par la voix de la Haute Commissaire de l'ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, à l'ouverture du Conseil des droits de l'homme.

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