Le ministre de l'économie et des finances s'est rendu ce lundi 3 juin à Belfort où le groupe américain GE prévoit 985 suppressions d'emplois. Après avoir rencontré salariés et organisations syndicales, le ministre a expliqué que tel qu'il était, le plan social de GE ne passerait pas.
"Il est important que General Electric revoie sa copie" et "améliore" son plan social, a souligné dès son arrivée lundi à Belfort le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "J'ai eu l'occasion de dire au président de GE Larry Culp que son plan social doit être amélioré", a déclaré M. Le Maire. "Le plan social en l'état ne va pas. 1.050 emplois supprimés, c'est trop et je pense que GE peut et doit faire mieux et que c'est une condition préalable pour que les choses s'apaisent sur le site", a estimé le ministre de l'Economie qui s'est exprimé successivement devant la direction et les représentants du personnel."Je ne sais pas de combien nous pourrons descendre -je ne vais pas prendre d'engagement chiffré- mais je pense qu'il est important que GE revoie sa copie", a-t-il insisté.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est arrivé sous les huées et les sifflets de centaines de personnes qui s'étaient réunies un peu plus tôt pour une assemblée générale convoquée par les syndicats de General Electric, après l'annonce d'un vaste plan social. Le ministre de l'Economie, dont le cortège officiel était précédé de motards de la police, s'est engouffré dans un bâtiment, face au lieu de l'AG, particulièrement conspué par une vingtaine de gilets jaunes qui s'étaient placés au premier rang des manifestants.
Belfort attend des réponses. Des garanties sur l'emploi. L'assurance que le gouvernement ne laissera pas tomber la cité industrielle confrontée à un coup dur avec l'annonce par le géant GE de 1.044 suppressions de postes en France dont l'essentiel sur Belfort et Bourogne dans la branche d'activité gaz.
Interrogé la semaine dernière à l'Assemblée nationale, le ministre s'était engagé à "garantir l'avenir industriel de Belfort". Le ministre a cité l'aéronautique, la rénovation des centrales et les énergies renouvelables parmi les pistes envisageables pour maintenir l'activité. GE emploie 4.300 salariés à Belfort, dont 1.900 dans l'entité qui produit des turbines à gaz.
Selon le groupe américain, jusqu'à 792 suppressions de postes pourraient intervenir dans l'entité gaz de Belfort et 252 dans celle dédiée aux "fonctions supports".
Mercredi, l'intersyndicale de General Electric à Belfort avait appelé le gouvernement à "stopper ce scandale, ce carnage qui n'a d'autre but que de délocaliser l'activité hors de France et qui n'est aucunement une adaptation au marché".
Dimanche, dans un entretien au Journal du Dimanche, le patron de General Electric France Hugh Bailey a affirmé que le site de Belfort ne fermerait pas.