Après le veto de Bruxelles sur la fusion entre les géants du rail Alstom et Siemens, ce mercredi 6 février, le groupe français pourrait se rapprocher d'autres constructeurs pour envisager un nouveau mariage. Le groupe dit ne pas avoir d'inquiétudes à court terme, avec un carnet de commandes rempli.

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L'interdiction par la Commission européenne de la fusion entre Alstom et Siemens laisse le secteur européen du rail dans l'expectative et sans champion pour faire face à la concurrence chinoise. Alstom, implanté en Franche-Comté à Ornans et surtout Belfort, est portée par de "très bons résultats" et dit ne pas avoir d'"inquiétude à court terme".

"Alstom va désormais se concentrer sur la poursuite de sa croissance en tant que leader mondial du secteur de la mobilité", a indiqué le constructeur ferroviaire dans un communiqué. Mais ce fleuron de l'industrie française envisage de "revoir" sa stratégie afin de "répondre aux défis du marché à moyen-long terme". Pour Bertrand Mouly-Aigrot, associé au cabinet Archery, une option serait un "rapprochement" avec la constructeur canadien Bombardier, sachant que les deux groupes "se connaissent bien".
 
Le constructeur canadien s'est d'ailleurs dit "heureux" du rejet de cette fusion par la Commission européenne, estimant qu'une telle opération aurait "gravement compromis la santé et la compétitivité de l'ensemble du marché ferroviaire européen". Daniel Desjardins, vice-président principal du groupe, a déclaré dans un communiqué que cette fusion dans le rail aurait laissé "les consommateurs européens en payer le prix, à la fois comme utilisateurs du rail et comme contribuables".

Problème : ces deux groupes se retrouveraient en situation quasi-monopolistique en France, notamment sur le matériel roulant. Alstom pourrait donc préférer chercher des constructeurs plus petits "qui peuvent représenter des opportunités de marché intéressantes".
 


"A l'échelle mondiale, ce qui aurait le plus d'impact sur le marché serait une alliance avec un constructeur asiatique", par exemple indien ou japonais, "mais on est sur des concurrents frontaux, je doute que ce soit réellement envisageable", estime Bertrand Mouly-Aigrot.

 

Fleuron du marché ferroviaire français


Le groupe français est, depuis novembre 2015, entièrement recentré sur le transport ferroviaire. Avec un chiffre d'affaires d'environ 8 milliards d'euros, Alstom pèse à peu près autant que ses principaux concurrents occidentaux : Siemens Mobility et le canadien Bombardier Transport, les trois réunis étant bien moins importants que le chinois CRRC que Paris et Berlin craignent pour son omniprésence sur le marché mondial.

Le groupe français est le résultat d'une longue série de rapprochements et de cessions : Alsthom est né en 1928 de la fusion de la Société alsacienne de constructions mécaniques et de la compagnie française Thomson-Houston. Son nom a varié au fil du temps, devenant Alsthom Atlantique en 1976, Gec-Alsthom en 1989 et finalement Alstom en 1998.
 
Il est présidé depuis février 2016 par Henri Poupart-Lafarge et emploie près de 34 500 personnes dans 60 pays, dont près de 9 000 en France avec notamment des usines à Belfort, La Rochelle, Villeurbanne, Valenciennes, Tarbes et Le Creusot. L'Europe représente la moitié du carnet de commandes, qui frôlait les 40 milliards d'euros au 31 décembre 2018.

Parmi les produits-phares, les Français connaissent bien sûr le TGV, mis en service en 1982 et dont la prochaine génération doit rouler en 2023. Alstom produit aussi des trains classiques, des métros et des tramways. Alstom pèse 8 milliards d'euros en bourse. Son premier actionnaire est Bouygues, avec 28% du capital. Des investisseurs institutionnels en détiennent 65%, des actionnaires individuels 6% et les salariés 1%, selon le site du groupe.

 
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