Dimitri Lienard, né à Belfort et attaquant du club de Strasbourg, va découvrir dès ce samedi soir la Ligue 1. Il évoluera sur la pelouse du Stade Gerland face à l'Olympique Lyonnais. Retour sur une ascension fulgurante.

De l'ombre à la lumière, Dimitri Lienard a connu une ascension aussi fulgurante que son club de Strasbourg. À 29 ans, l'ancien employé de supermarché s'apprête à découvrir la Ligue 1 samedi à Lyon. Du centre commercial de Valdoie, près de Belfort où il travaillait au rayon liquides, aux projecteurs de la L1, le milieu offensif a changé de dimension en sept ans, jusqu'à incarner, à sa propre surprise, le visage du nouveau Racing, de retour dans l'élite après neuf ans d'absence.

"Jamais de la vie, je n'aurais pensé cela. Quand j'entends le marteau-piqueur (du chantier des abords du stade de la Meinau), je pense à tous les petits boulots que j'ai faits. Je sais ce que c'est de gagner un smic, de te lever le matin dans le froid et d'avoir les mains gelées", confie le gaucher. "Lorsque je suis arrivé (à Strasbourg) en 2013, l'équipe venait de monter en National (3e niveau, ndlr) mais pour moi, à 25 ans, le foot pro c'était fini. Faire une année à ce niveau me paraissait déjà bien", poursuit celui qui a rempilé cet été jusqu'en 2019.


Lui venait de Mulhouse, en CFA (4e div.), son premier club hors de sa Franche-Comté natale. Le Racing, de son côté, était en pleine reconstruction après son dépôt de bilan en 2011. Mais l'histoire d'amour a débuté sous les pires auspices... Avec l'Alsacien Jérémy Grimm, "Dim" est le dernier rescapé de cette saison noire où le club, relégué sportivement, n'a dû son maintien qu'à l'éviction administrative de Luzenac. "C'était une saison de merde, avec une mauvaise ambiance dans le vestiaire. Moi qui venait du monde amateur, j'étais nul tactiquement et je dézonais souvent.Des joueurs s'en plaignaient", se souvient-il.

"Mister caviar" sera-t-il au niveau de la Ligue 1 ?

Avec la confiance de ses dirigeants, Lienard se met progressivement au niveau, à l'instar de ses coéquipiers. Après l'accession en L2 en 2016, le Racing passe directement à la case L1 l'année suivante, et son milieu offensif n'est pas étranger à cette réussite. Avec quatre buts et surtout 11 passes décisives, il devient le deuxième meilleur passeur du Championnat, de quoi être surnommé "Mister caviar" par les médias. Mais la marche de la L1 sera-t-elle trop haute, pour ce joueur au parcours atypique ?

Pour Thierry Laurey, l'entraîneur du Racing, Lienard "est capable de s'adapter à la L1 parce qu'il a beaucoup d'envie. Il a une forme de naïveté, ce n'est pas péjoratif. Il découvre et lui, il est très curieux." "Je sais qu'il va être au rendez-vous. Il est excité de découvrir la Ligue 1 parce qu'il en a toujours rêvé", renchérit le défenseur central Kader Mangane. Sur une autre planète désormais, l'ovni du Racing a compris sur le tard les exigences tactiques du haut niveau, mais compte bien "garder un brin de folie. J'ai beaucoup appris, mais ma force c'est aussi de ne pas trop calculer, de ne pas trop réfléchir." Il semble sur la bonne voie, avec quatre buts lors des matches amicaux. Lyon est prévenu.
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