General Electric Hydro : une plainte pour harcèlement moral et mise en danger de la vie d’autrui déposée par la CFE-CGC

Lors d’un point presse organisé ce jeudi 21 janvier, la CFE-CGC a indiqué avoir déposé plainte pour harcèlement moral et mise en danger  de la vie d’autrui à l’encontre de General Electric Hydro France, dont la branche dans le Territoire de Belfort est menacée de fermeture. 

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L’annonce a été faite ce jeudi 21 janvier lors d’un point presse organisé par la CFE-CGC. Le syndicat de la métallurgie de l’Isère a donc décidé de porter plainte contre General Electric Hydro France pour mise en danger de la vie d’autrui et harcèlement moral. La plainte a été déposée devant le tribunal judiciaire de Grenoble en date du 24 novembre 2020.

Alors que la branche Hydro de Belfort est menacée de fermeture et que des négociations sont toujours en cours au niveau national, le syndicat indique vouloir alerter la justice sur plusieurs points, notamment la charge de travail et la "pression constante mise sur les salariés au travers de réorganisations et de PSE (plans de sauvegarde de l'emploi) incessants".

L'état de santé des salariés inquiète

Le syndicat dénonce des pratiques orchestrées par le groupe américain GE pour atteindre uniquement des objectifs de rentabilité financière. "L’état de santé des salariés n’est pas une variable d’ajustement financière. Le moral des salariés se dégrade continuellement et certains sites sont en sous-effectif chronique" souligne la CFE-CGC, tout en évoquant que selon elle, cette situation n’est pas sans rappeler celle qu’a connu France Telecom il y a plusieurs années.

C’est d’ailleurs Me Frédéric Benoist – l’avocat qui s’est chargé du dossier France Telecom en 2019 – qui représente le syndicat de la métallurgie de l’Isère pour cette plainte. "Au regard des documents que nous lui avons transmis, qu’il s’agisse de compte rendus de sauveteurs secouristes du travail (SST) ou de témoignages de salariés – Me Benoist nous a dit qu’il était urgent de réagir" explique Nadine Boux, représentante CFE-CGC, "Nous souhaitons endiguer ce système avant qu’il ne soit trop tard".

Pour la CFE-CGC, le problème ne date pas d’aujourd’hui. Il est la conséquence des plans sociaux à répétition que connaît l’entreprise américaine ces dernières années. En 2015, la branche Hydro de General Electric comptait 1200 salariés en France. En juillet 2020, ils n’étaient plus que 658. Des chiffres qui viennent s’ajouter aux restructurations en cours au sein des branches charbon et gaz.

Un système d'évaluation pointé du doigt

"Le problème se pose à chaque réorganisation. La réduction des effectifs fait que du jour au lendemain les salariés ne savent plus ce qu’ils doivent faire" explique de son côté Philippe Petitcolin, représentant CFE-CGC à Belfort, "Et il y a deux façons de réagir : ceux qui vont s’épuiser à la tâche pour combler les manques de l’organisation, et ceux qui se détachent complètement de leur travail. Dans tous les cas la santé des salariés est en jeu" poursuit-il.

Pour l’instant, le syndicat de la métallurgie du Territoire de Belfort, où 89 postes de la branche Hydro sont menacés, n’a pas déposé de plainte devant le tribunal, mais n’exclut pas de le faire si les choses n’évoluent pas. Parmi les pratiques mises en cause, il y a notamment un système d’évaluation, qui avait été supprimé par GE il y a trois ans avant d’être de nouveau appliqué cette année. "Pendant longtemps, ce système d’évaluation imposait aux managers des quotas. Il fallait trouver 10% de salariés qui n’avaient pas rempli les objectifs en fin d’année. Aujourd’hui GE a décidé de revenir à ce système. Cela a des conséquences énormes sur le désengagement des salariés au travail" explique monsieur Petitcolin.

La plainte doit être validée par le tribunal de Grenoble avant qu’une enquête ne soit ouverte. Du côté des syndicats, les négociations avec la direction sont toujours en cours pour évoquer l’avenir de la branche Hydro sur le site de Belfort. Elles se termineront le 29 janvier. Reste à savoir si un accord sera trouvé entre les deux parties.

GE déplore la plainte

De son côté, l'entreprise a tenu à réagir en indiquant qu'elle "déplorait ce dépôt de plainte, qui ne lui a pas été notifié". "L’entreprise n’est de ce fait pas en mesure de commenter. Ces accusations infondées vont à l’encontre de la priorité attachée par l’entreprise à la santé de tous ses salariés" a précisé General Electric. 

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