L'intersyndicale a boycotté ce mardi 2 juin le comité social et économique qui devait se tenir à Belfort. Les syndicats demandent la médiation de l'Etat pour que GE accepte de négocier sur son projet de délocalisation de milliers d'heures de maintenance vers les USA et l'Arabie Saoudite.
Pas de CSE. L’intersyndicale a refusé de siéger à la table. Depuis plus d’une semaine, GE souffle le chaud et le froid après avoir annoncé son intention de délocaliser la maintenance des rotors de turbine à gaz vers les USA et l’Arabie Saoudite. Un transfert en raison de la crise sanitaire du Covid car les ateliers de Belfort ne tournent pas à plein, selon la direction.
Vendredi 29 mai, GE a annoncé que 23.000 des 40.000 heures de travail seraient transférées temporairement vers ces deux pays étrangers.
Mercredi 27 mai, lors d’une réunion du comité de suivi en préfecture de Belfort, GE avait pourtant fait un pas en avant.
"GE refuse la médiation de l’état après avoir fait capoter les négociations"
Selon l’intersyndicale, « GE refuse la médiation de l’état après avoir fait capoter les négociations ». « Après avoir fait capoter les négociations de vendredi matin en réduisant le champ de la négociation à 17 000 heures sur les 40 000 heures à réaliser sur le site de Belfort d’ici la fin de l’année 2020, le groupe américain s’entête en refusant la médiation proposée par les services de l’état sur ce dossier. Contrairement à la baisse de 20% des prix pour les sous-traitants, le groupe américain souhaite passer en force et ne pas trouver de compromis concernant cette nouvelle délocalisation aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, en refusant la médiation proposée par les services de l’état » explique un communiqué de l’intersyndicale.
L’intersyndicale s’apprête à demander à nouveau l’intervention de l’Etat. « Si nous n’arrivons pas à obtenir satisfaction, peut être que le préfet le pourra » pense Alexis Sesmat (Sud), membre de l’intersyndicale. Les syndicats déplorent le fait que GE discute quand l’Etat est présent à la table et que cela n’est plus possible en face à face ensuite. « On est dans une situation incroyable, ce sont les syndicats qui demandent à discuter et une direction qui elle refuse de négocier » ajoute le syndicaliste.
Le spectre de la fermeture à terme du site de Belfort
Les syndicats veulent à tout prix se battre contre cette délocalisation qui n’augure rien de bon pour l’avenir du site de Belfort déjà impacté par un plan de sauvegarde de l’emploi qui a supprimé en 2019, 455 emplois sur le site de Belfort et Bourogne.
Les syndicats dénoncent un passage en force de la direction qui selon eux profite de la crise du covid-19 pour prendre des décisions qui pourraient mettent en danger l’avenir du site de Belfort. L’intersyndicale a fait des proposition comme augmenter un peu le temps de travail, et embaucher une dizaine d’intérimaires afin de conserver la maintenance totale des rotors sur le site belfortain.
Les salariés de GE Belfort vont-ils débrayer à nouveau ?
« On n'exclut rien, aujourd’hui nos priorités, c’est d’informer les salariés qui sont pour la plupart en télétravail. Ensuite on pourra envisager des actions » estime Alexis Sesmat. 450 des 1300 salariés de GE Belfort sont sur le site en ce début juin selon Alexis Sesmat.
Un comité social extraordinaire doit se réunir mercredi 3 juin pour entériner ces délocalisations vers les USA et l'Arabie Saoudite. Le processus de consultation rendu plus court par la crise du covid, arrive à son terme. L'intersyndicale qui avait convoqué une conférence de presse a finalement annulé celle-ci. En fin de journée ce mardi 2 juin, la direction de GE a fait savoir qu'elle acceptait la proposition des syndicats d'ouvrir des négociations concernant l'augmentation de capacité sur le site de Belfort afin d'éviter une possible délocalisation.