Voilà qui ne devrait pas rassurer les salariés de Belfort, qui craignent une décision radicale sur l'avenir du site industriel comtois. Le groupe américain en difficulté retarde la publication de ses résultats trimestriels, reportés au 30 octobre.
General Electric, le conglomérat industriel qui face à d'énormes difficultés vient de changer de PDG, a retardé d'une semaine au 30 octobre la publication de ses résultats trimestriels.
"Le groupe a repoussé la conférence téléphonique pour permettre au PDG Larry Culp de compléter le passage en revue des activités et les visites des sites après sa nomination le 1er octobre", explique GE dans un communiqué.
"M. Culp partagera ses impressions initiales, et il y aura plus de détails au début de 2019", précise le communiqué.
Lawrence "Larry" Culp, 55 ans, a été nommé PDG le 1er octobre du vénérable groupe industriel après le limogeage sans façon de John Flannery, seulement 14 mois après son arrivée.
GE espère que le nouveau dirigeant arrivera à accomplir ce qu'il a déjà réussi à faire à son poste de PDG de Danaher entre 2000 et 2014: il a alors transformé une entreprise essentiellement industrielle en "une société leader en science et technologie".
Pour faire bonne mesure, le conglomérat avait révisé à la baisse sa prévision de bénéfice par action pour 2018, à cause des déboires de sa division énergie, longtemps le fleuron du groupe.
En raison de cette division, GE avait aussi annoncé devoir inscrire dans ses comptes une charge exceptionnelle pouvant atteindre 23 milliards de dollars.
Qu'il tienne ses engagements
GE dispose de deux grosses usines à Belfort et à Bourogne, petite commune voisine, qui emploient à elles deux 4.400 salariés. Il s'agit d'un des premiers employeurs du nord de la Franche-Comté, juste derrière l'usine PSA de Sochaux et loin devant Alstom, depuis l'absorption de sa branche énergie.
Début octobre, des salariés s'étaient mobilisés à Belfort pour demander des embauches, inquiets pour l'avenir même du site, jusque-là préservé dans le cadre de l'accord passé au moment du rachat de la branche énergie d'Alstom. Cet accord prend fin au 31 décembre 2018.
Interpellé à l'Assemblée nationale par Clémentine Autain (LFI), le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué qu'il allait demander au nouveau PDG de General Electric (GE) de tenir les engagements du groupe en France après le rachat d'Alstom.
"L'inquiétude des salariés est là et je la comprends; je comprends qu'ils puissent être inquiets qu'il y ait un changement de président directeur général à la tête de cette grande entreprise, a affirmé Bruno Le Maire devant la représentation nationale. Des engagements avaient été pris par GE, j'avais rencontré le président de General Electric il y a quelques mois et je devais le revoir au courant du mois d'octobre pour m'assurer qu'il tienne ses engagements sur la compensation des emplois non créés, sur la revitalisation de certains sites et sur le soutien donné aux filières les plus prometteuses qui sont les filières d'énergies renouvelables".