Le directeur des Eurockéennes de Belfort, dont l'équipe est à l'initiative du festival "En résidence secondaire" répond à nos questions alors que l'événement bat son plein sur la presqu'île du Malsaucy du 20 au 24 juillet. Interview.
Sarah Rebouh : Quel regard portez-vous sur cette première soirée du festival "En résidence secondaire" ?
Jean-Paul Roland, directeur du festival « Les Eurockéennes de Belfort » : Je suis plutôt content de cette première soirée. On était satisfait avec les équipes. Je crois qu'on n'a pas menti sur la promesse qu'on avait faite aux gens. L’idée ce n'était pas qu'ils arrivent dans une version réduite des Eurocks mais qu'ils découvrent un autre univers. Les visiteurs ont été transportés par le décor notamment. On voulait offrir une sorte de parenthèse enchantée. Il y avait hier une volonté de dépaysement musical dès le départ avec des musiciens du Congo ou encore la musique d'Acid Arab. Et aussi un dépaysement culinaire. Même si le chef Matthias Marc cuisine des produits locaux il nous a fait voyager. On a aussi voulu aménager plein de petits endroits différents et originaux, comme le bar suspendu par exemple. C'était la volonté de départ.
Avez-vous travaillé de manière différente pour monter ce projet de festival "En résidence secondaire" ?
Le fait d’avoir un nouveau projet ça a changé notre manière de faire forcément, que ce soit avec les techniciens, l’organisation... Tout le monde a pu y trouver sa place et y proposer quelque chose. Là, on était sur un projet plus collaboratif que pour les Eurocks. Cette atmosphère d’aventure collective se ressent. On a inventé un festival de sortie de crise. 200 personnes travaillent sur le site cette semaine. En temps normal on est sur 4 000 personnes pour les Eurockéennes classiques, sachant qu’il y a beaucoup plus de scènes et le camping à gérer. A la base, on n'avait pas forcément prévu de faire ça en semaine, mais la vraie difficulté qu’on avait c’est le fait d’avoir deux scènes et six groupes par jour. On a préféré se projeter sur la semaine pour ne pas déborder sur la nuit aussi. On est partis du vendredi-samedi et on a étalé en remontant jusqu’au mardi.
Comment avez-vous géré les annonces gouvernementales notamment l'oligation du pass sanitaire, tombé alors que les places pour l'événement avaient déjà toutes été vendues ?
On s'est adapté, comme d'habitude. Dès qu'on a appris pour le pass sanitaire, on a envoyé un message à tous les gens qui avaient réservé leurs billets en leur demandant s'il souhaitait maintenir leur venue. Sur 5000 personnes, seules 87 ont demandé le remboursement. Ce mercredi soir, on va tester le pass sanitaire à l’entrée. Nous avons évidemment mis en place le dispositif pour le lire et pour tous les cas un peu litigieux, on a une société de secours qui va faire quelques tests de dernière minute. Quoi qu'il en soit on prend ça comme une expérience et on espère qu’elle sera juste un bon souvenir. Peut-être qu’on ne la reconduira pas. On ne le cache pas, on aimerait aussi retrouver la grande formule. Mais pour l'instant, la vie est belle au Malsaucy.