Plan social chez General Electric Hydro à Belfort : les salariés demandent l’aide du ministre de l’Economie

Alors qu’un plan social, qui doit amener à la fermeture de la branche Hydro du groupe, est en cours, ce jeudi 7 janvier, les salariés en appellent à Bruno Le Maire. Ils dénoncent des propositions "a minima" lors des négociations qui devraient mener au démantèlement du site de Belfort.

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C’est la deuxième fois que les salariés de la branche Hydro de General Electric écrivent au ministre de l’Economie. Après un premier courrier en septembre, ce jeudi 7 janvier, trois syndicats (CFDT, CFE-CGC et CGT) ont de nouveau interpellé Bruno Le Maire. Alors que les négociations autour du plan social de la branche hydroélectricité - anciennement Alstom Energie - du groupe américain sont en cours, ils dénoncent leur succession (septième plan depuis mai 2019), la manière dont ils sont menés et leurs conséquences sur la pérennité de l’entreprise.

 

Ces plans qui s’enchaînent de manière brutale et sans réelle concertation avec les partenaires sociaux ne font qu’aggraver la situation de l’entreprise en détruisant des savoir-faire uniques, en augmentant de manière dramatique les coûts de non-qualité et les retards de livraison, érodant ainsi dangereusement la confiance de nos clients.

Lettre des organisations syndicales GE Hydro au ministre de l’Economie

 

Ce plan social devrait mener à la fermeture du site de Belfort. Au total, 119 emplois sur les 638 de la branche en France sont menacés, dont 89 situés en Franche-Comté. “On a tous les métiers de bureau de la branche” explique Emilie B., déléguée syndicale CFE-CGC, “de la préparation de l’oeuvre, l’ingénierie, les achats, la qualité, à la gestion de projet des équipes sur site”. Selon elle, l’entreprise souhaiterait délocaliser ces métiers en Inde, en Chine ou en Turquie. “Pour nous, ça ne peut pas marcher car ils n’ont pas les ressources”, ajoute-t-elle. “Les gens là-bas ne sont pas formés, ils ne connaissent pas les produits comme nous.”

 

Un plan social “a minima”

 

Au coeur du litige avec General Electric, outre la multiplication des plans sociaux, les conditions de départ des salariés dont le poste sera “a minima” supprimé, selon les salariés.

“Les conditions de départ proposées aux salariés des sites de Belfort et Boulogne sont très en dessous de celles du PSE [plan de sauvegarde de l'emploi, NDLR] de Grenoble en 2018“, écrivent-ils, se référant au premier plan social de la branche Hydro : 292 emplois au sein du site isérois. Un point de litige qui n’était toujours pas résolu ce vendredi 8 janvier au matin, alors que les négociations se pourquivent. “Ils continuent de proposer 12 mois au maximum”, selon la déléguée CFE-CGC, alors qu’en 2018, “pour les seniors, on pouvait aller jusqu’à 24 mois”

Pour les organisations syndicales, ces propositions ne sont d’autant pas acceptables que “GE est en train de faire des plans sur tout Belfort, et nos sous-traitants ferment aussi” expose Emilie B. “C’est une situation très difficile pour retrouver de l’emploi.”

 

Une prime qui passe mal



En outre, les négociations autour de ce plan social se déroulent alors qu’un bonus très important a été annoncé la semaine dernière pour Larry Culp, le PDG de General Electric. Le dirigeant aurait menacé de quitter l'entreprise, et il pourrait toucher entre 47 et 230 millions de dollars en 2024, s'il rempli des objectifs qualifiés de "largement accessibles" par les observateurs. 

“C’est scandaleux”, s’insurge Emilie B., “on nous dit qu’il faut se serrer la ceinture, qu’on n'a pas d’argent et voilà ce qu’on annonce”. La représentante syndicale rappelle que selon elle, le coût de fonctionnement annuel du site belfortain de la branche Hydro de GE serait d'environ 5 millions d'euros... Quasiment un dizième de la prime - minimale - que devrait toucher le PDG.

 

Lire le courrier des salariés de GE Hydro adressée au ministre de l'Economie :

 

 

 

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