Ce jeudi 7 avril 2022, les membres de toutes les représentations syndicales de l’Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) dans le Territoire-de-Belfort ont refusé de siéger à la Commission santé, sécurité et conditions de travail. Ils expliquent pourquoi.
La tension hospitalière est très forte à l’Hôpital Nord Franche-Comté à Trévenans, près de Belfort. Aux patients Covid-19, s’ajoutent ceux de la grippe. Pour le personnel soignant, « la charge de travail est exceptionnelle ». C'est ce que constate Nathalie Depoire, présidente du syndicat CNI HNFC.
Il est très difficile pour le personnel de l’hôpital de faire face. « Le manque d’infirmières était une réalité avant la crise sanitaire, mais on peut dire que le Covid n’a fait qu’exacerber ce qui ne fonctionnait pas à l’hôpital », explique la présidente du syndicat.
Les conditions de travail sont très mauvaises dans notre hôpital.
Nathalie Depoire, présidente CNI HNFC
80 lits sont fermés à Trévenans en raison du manque de personnel. Les services ne peuvent plus faire face à l’afflux de patients. Aujourd’hui, les syndicats alertent sur les risques psycho-sociaux. « On a des collègues qui craquent partout. On veut un plan d’action. C’est pourquoi ce matin nous avons refusé de siéger à la commission », déplore Nathalie Depoire. La syndicaliste ajoute qu’ils resteront sur ces positions, tant qu’il n’y aura pas de d’action concrète.
Pour désengorger en ce moment les hôpitaux, l’Agence régionale de santé (ARS) invite les patients à se rapprocher de leur médecin de ville avant de se rendre aux urgences. Mais cette fois ils se heurtent à une double problématique : le manque de médecins traitants et les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous.
Les syndicats de leur côté somment le ministère de la santé et l’Agence Régionale de Santé de prendre des mesures. Il est urgent pour eux que des postes soient ouverts pour pallier le manque de personnel. Ils veulent également que des mesures d’accompagnement soient mises en place comme des temps de repos.
La direction de l’Hôpital Nord Franche-Comté, contactée par France 3, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Des infirmières de plus en plus nombreuses à jeter la blouse
« Depuis plusieurs mois, les collègues qui quittent la profession ne le font pas pour partir dans le privé ou en libéral mais pour se reconvertir », constate Nathalie Depoire, présidente du syndicat CNI HNFC.
Les nouveaux élèves infirmiers diplômés en juin prochain sont attendus par le milieu hospitalier comme une lueur d’espoir.
L’absence de réponse politique à la crise hospitalière
Les syndicats expliquent subir une politique budgétaire menée depuis des années par les gouvernements successifs. Chaque vendredi, depuis début février, ils observent une minute de silence. Ce sera encore le cas vendredi 8 avril, à Trévenans. Cet acte avait pour but à l'origine de peser sur la campagne présidentielle. « Les attentes du personnel soignant n’ont pas été entendues par les candidats à l’élection présidentielle », regrettent les syndicats à quelques jours du premier tour du scrutin.