Histoires 14-18 : les Alsaciens-Lorrains engagés sous un faux nom

 

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Demaison plutôt qu’Haussler. Cordonnier plutôt que Schuster. Pendant la Grande guerre des Alsaciens-Lorrains ont troqué leur patronyme à consonance germanique pour s’engager dans l’armée française et non dans celle du Reich. Mais certains morts au combat n’ont jamais retrouvé leur véritable identité.

 Début août 1914, l’Alsace-Lorraine fait partie de l’empire germanique. Les jeunes hommes doivent donc intégrer l’armée allemande, de gré ou de force. Ne voulant pas tirer sur des Français au front, ils fuient la région et rejoignent les garnisons françaises les plus proches. A Belfort, la cité en pleine mobilisation n’a pas le temps de s’occuper de ces recrues. Elles sont envoyées à la mairie de Lons le Saunier ou de Besançon où l’on compte 1 200 engagés volontaires la première semaine. Au total, ils seraient 18 000 Alsaciens-Mosellans passés sou le drapeau tricolore.

Source archives : - Les éditions du Lion - Pathé Gaumont ©France 3

La loi du 5 août 1914, votée dans l’urgence, permet à ces volontaires d'acquérir la nationalité française s’ils s’engagent pour « la durée de la guerre ». La majorité est envoyée en Afrique du Nord et en Outre-mer. Ceux qui choisissent de combattre à l’ouest changent leur lieu de naissance et prennent souvent un nom d'emprunt. En cas de capture par les Allemands, ils ne pourront être confondus et jugés pour trahison. Gustave Frisschmeister devient ainsi Gustave Durant, Emile Brechbiehler devient Emile Albert. Certains traduisent littéralement leur nom : Ackermann devient Laboureur, Koenig : Roy, Winter : Yver ou Schwartz : Noir…


Ceux qui reviennent du front reprennent leur patronyme alsacien. D’autres sont enterrés sous leur nom d’emprunt. Charles Wendt, grand blond aux yeux gris, menuisier né à Guebwiller est tué à l’ennemi le 2 juillet 1915 en Alsace. Il repose à Cernay sous le nom de Charles Leroy, officiellement né à Héricourt (Haute-Saône). Une vraie sépulture sous un faux nom. Qui peut-être un jour affichera cette double identité, la réalité d’hommes courageux, déchirés entre deux patries.

Sources et remerciements : 
Bernard Cuquemelle et Christophe Grudler, auteurs du Livre d'Or des enfants de Belfort morts en 1914-1918, Les Éditions du Lion



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