Le ministre de l'économie, Arnaud Montebourg, a annoncé l'entrée de l'Etat dans le capital du groupe français à hauteur de 20 %, en devenant ainsi l'actionnaire majoritaire. Le gouvernement accorde par ailleurs sa préférence à l'américain General Electric, et fera valoir son droit de veto si besoin.
Très impliqué dans le dossier sur le rachat d'Alstom énergie, l'Etat s'est attaché ces derniers jours à faire monter les enchères, avec succès. Après General Electric jeudi, le tandem germano-nippon Siemens-Mitsubishi Heavy Industries a rehaussé son offre vendredi, mettant 8,2 milliards d'euros sur la table en numéraire, contre 7 milliards d'euros dans une première mouture présentée lundi.
UN DROIT DE VETO DE L'ÉTAT FRANÇAIS
C'est pourtant General Electric qui a obtenu la faveur du gouvernement en proposant de créer trois coentreprises à parité (turbines à vapeur, réseaux et énergies renouvelables) avec Alstom, lui cédant son activité de signalisation ferroviaire, et en établissant le siège de quatre activités en France. Dans l'alliance dans les turbines à vapeur, l'Etat français aurait donc un droit de veto assorti de droits de gouvernance.
Alstom, aujourd'hui, serait sans condition dans les mains de General Electric depuis des mois si nous n'étions pas intervenus s'était félicité le premier ministre, Manuel Valls, sur les ondes de France Inter vendredi matin.
Le chef du gouvernement a rendu, dans l'après-midi, un hommage appuyé à M. Montebourg et à son « engagement » auquel, selon lui, « nous devons beaucoup » dans le choix de General Electric pour s'allier avec Alstom.
SIEMENS « COMPREND »
Siemens a réagi, vendredi, affirmant « comprendre » les intérêts nationaux du gouvernement français qui ont guidé sa décision.
Le groupe a tout de même estimé, dans un communiqué, que lui et son partenaire, le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI), avaient « la meilleure offre » du point de vue industriel, stratégique, financier et social, « mais la sauvegarde des intérêts nationaux est une affaire de l'Etat ».