Au lycée Condorcet de Belfort où Pierre Nasica était élève, la vie continue. Dans le souvenir. Dans l'attente de la vérité.

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Mais l'affaire n'est plus dans les esprits


Depuis le meurtre de Pierre en décembre 2010, deux années scolaires se sont écoulées dans la cour du lycée.

Les élèves qui étaient en classe de première avec la victime ont depuis passé le bac. Ils, elles sont aujourd'hui adultes.

Pour Didier Kempf, proviseur actuel du lycée Condorcet, le temps du procès va peut être raviver les souvenirs. Parfois encore, les personnels parlent du drame.

"Le lycée l'a vécu avec beaucoup d'émotion, de sympathie pour la famille de Pierre, mais pas de rébellion", explique t-il. Pour lui qui est arrivé en poste quelques mois après le drame, "la communauté éducative n'a pas fait le lien avec le lycée. C'était un accident, un accident extérieur, comme un accident de la route. Yacine Sid, le meurtrier présumé était certes un ancien élève, mais ce meurtre n'avait rien à voir avec la vie de l'établissement".

Aujourd'hui à Condorcet, pas de plaque, pas d'hommage visible à Pierre. Seul plane le triste souvenir d'un élève fauché violemment en pleine adolescence.


L'ancien proviseur se souvient


Gabriel Lienhard, n'oublie pas ce mois de décembre 2010. Il était proviseur au lycée Condorcet à Belfort. Il a du faire face au drame. Et à la douleur des élèves.
Il a beau avoir quitté l'établissement. Lorsqu'on l'interroge, les souvenirs refont très vite surface. Comme ancrés à jamais.

"Pierre Nasica était un gamin agréable, charmant. Ses résultats étaient moyens, mais il avait beaucoup de copains. Beaucoup le connaissaient. Son décès a eu un retentissement très fort", explique Gabriel Lienhard.

Un soutien psychologique pour les lycéens


Après la découverte du corps le 1er décembre 2010, la cellule d'aide psychologique a pris en charge selon lui une trentaine d'élèves.
Ensuite, c'est l'infirmière du lycée qui a fait le relais pour celles et ceux qui avaient besoin de parler.

"La mise en examen de Yacine Sid, personne ne s'y attendait" dit-il. Il raconte : "On savait que Sid ancien élève chez nous était un garçon pas très recommandable. C'était un élève avec qui nous avions eu quelques difficultés. Il était proche de Pierre, il allait chez lui. Ils s'étaient connus au collège".

Le procureur de la République est venue  au lycée rencontrer les élèves


Au lycée Condorcet, les élèves sont longtemps restés sans réponses. Après l'émotion, le proviseur explique qu'ils avaient besoin d'éléments concrets. Pour faire taire les rumeurs.

Et c'est finalement la visite du procureur de la république, au printemps 2011 qui a apaisé les esprits. Ce jour là, Thérèse Brunisso en charge de l'enquête est venue rencontrer les élèves de la classe de Pierre. "Ce moment a été très important. Elle leur a expliqué avec des éléments précis, la forte présomption qui portait sur Yacine Sid. Cela a permis aux élèves de prendre de la distance avec le drame et de lever certaines fausses idées", raconte le proviseur.


Aujourd'hui en poste au lycée Pergaud de Besançon, Gabriel Lienhard ne se rendra pas faute de temps pas au procès du meurtrier présumé de Pierre. Mais il le suivra à travers les médias. "Je croise régulièrement la maman de Pierre, elle aussi dans le monde enseignant.... Ce sont des parents formidables, qui ont su faire face" nous dit-il.

Des parents aujourd'hui en quête de réponse. Tout comme les lycéens marqués à jamais par le souvenir de Pierre.
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