Urbex : ces archéologues des temps modernes en quête du "Decay"

Explorateurs urbains, les urbexeurs partent en quête de lieux abandonnés, marqués par le temps, et leur histoire. Estelle Urban et d'autres urbexeurs de Bourgogne-Franche-Comté nous racontent leurs expériences et leurs motivations.

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Ils sont bourguignons et francs-comtois et font parfois des centaines de kilomètres à la recherche d'un "spot", un lieu abandonné des hommes et remodelé par le temps qui passe, les intempéries et la nature. Estelle Urban et son père, photographe de métier, font partie de la communauté des urbexeurs. Ils ont accepté de partager leur passion, de nous parler de ce qui les fait vibrer au plus profond d’eux-mêmes, le Decay.

Moi ce que j’aime, dans l’Urbex, c’est ce petit côté archéologue des temps modernes, plus que faire de belles photos.

Estelle Urban, passionnée d’Urbex

Qu’est-ce que le Decay ?

L'urbex est simplement la contraction des mots "exploration urbaine”. Les urbexeurs, qui pratiquent cette discipline, visitent des lieux abandonnés, des friches industrielles, des bâtiments inhabités et souvent difficiles d’accès.
Bien sûr, il y a le frisson de l’exploration, du saut dans l’inconnu, et de la transgression dans l’Urbex. Il y a aussi la volonté de comprendre l’histoire de chaque lieu, comment il était occupé, pourquoi des femmes et des hommes l’ont abandonné. Mais au-delà de ça, il y a une quête plus importante, qui guide tous ces voyageurs imprudents, le DECAY.

On peut résumer le Decay aux traces que laisse le temps qui passe. Dans ces lieux abandonnés par les hommes, la nature reprend ses droits. Les bâtiments et les objets prennent la poussière, l'eau s'infiltre partout, rouille les métaux, fait moisir les papiers peints. Ces lieux, abîmés par le temps, sont comme des "memento mori", nous dit Estelle. Une locution latine qui signifie "souviens-toi que tu vas mourir".

Le Decay, c’est une image, une impression, ce n’est pas quelque chose dont on parle. On cherche à mettre en valeur cette poussière, cette toile d’araignée. Chercher de la beauté dans ce qui est décomposé, c’est ça le DECAY.

Estelle Urban, passionnée d’Urbex

Une communauté qui a ses propres règles

Pratiquer l’Urbex, c’est faire partie d’une communauté. Et pour que l'exploration ne détériore pas les lieux visités, cette communauté s'est fixé des règles, une sorte de mantra du Decay :

Ne rien prendre, sauf des photos
Ne rien laisser, sauf des traces de pas
Ne rien tuer, sauf le temps

Pour entrer dans cette communauté, il faut montrer patte blanche, avoir des intentions qui correspondent à l'esprit du Decay, et surtout montrer quelques photos de ses découvertes.

Estelle Urban nous explique comment ils procèdent : “le vrai urbexeur, c’est quelqu’un qui fait ses recherches lui-même, en utilisant les différents outils qu’on peut trouver sur internet, qui note des adresses quand il se promène en voiture, avec sa famille, et quand il visite un lieu, il le fait avec un profond respect, sans dégrader ou dénaturer quoi que ce soit.

La plupart des urbexeurs sont très vigilants et gardent leurs spots secrets, ce qui ne les empêche pas d'exposer leurs plus beaux clichés sur Instagram par exemple, comme Estelle sur son compte @lostgrounds et son père, Patrick Urbani @patrick.urbani.

DECAY, #lesnouveauxromantiques, un documentaire de Jonathan Safir

Guidés par ces explorateurs d’un nouveau genre, Jonathan Safir et Adi Walter sont allés à la recherche de lieux inconnus, inhabités depuis des années. Ils nous livrent un film intime, au plus près des protagonistes.

Un son 3D pour une expérience plus immersive

Un soin tout particulier a été apporté au son, élément essentiel du film. Afin de plonger le spectateur au cœur de ces lieux inaccessibles, ce documentaire est disponible en version binaurale, une immersion sonore en trois dimensions dont vous pourrez profiter avec un casque audio ou même de simples écouteurs.

Patrick Urbani à propos de l'Urbex et de la photographie ©Tikkoun Films

Une coproduction : France Télévisions / Tikkoun Films

Diffusion jeudi 7 avril à 23h05 et lundi 11 avril à 9h50
♦ A voir en replay pendant 1 mois sur notre page des documentaires

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