L'exploration urbaine, plus connue sous le nom d'Urbex, consiste à se balader dans des lieux abandonnés. Une pratique interdite, mais pourtant tolérée. Loin du cliché des rebelles intrépides, les urbexers que nous avons rencontrés sont respectueux, prudents et passionnés.
Qu'est-ce que l'Urbex ?
La pratique consiste à explorer des sites laissés à l'abandon. Usines délabrées, hôpitaux désaffectés, anciens cinémas, vieux hôtels et manoirs désertés... Les urbexers sont friands de ces friches peu explorées.
Qui sont les urbexers ?
Il n'y a pas de profil type. Les urbexers sont souvent férus d'exploration, passionnés d'histoire et/ou de photos.
Découvrez les deux urbexers franc-comtois que nous avons rencontrés : Michel (56 ans) et Victor* (14 ans)
" C'est un cercle fermé, mais moins qu'avant. Il y a quelques années, c'était très dur d'y rentrer", explique Michel B. En dix ans de pratique, ce kinésithérapeuthe passionné de photographie a assisté à la démocratisation de l'urbex.
Les groupes facebook et les chaînes youtube essaiment maintenant sur la toile. " Malheureusement, beaucoup de jeunes se mettent en scène", déplore l'urbexer cinquantenaire. "Ils postent des vidéos juste pour faire du buzz. Ils ne s'intéressent même pas à l'histoire des lieux qu'ils visitent".
Quelles précautions ?
" En terme d'équipement, il faut déjà de bonnes chaussures et une lampe torche. Pour le volet sécurité, c'est bien de toujours sortir avec son téléphone portable", explique Michel. En 10 ans, il a visité quelque 800 sites, souvent accompagné par un ami. " Il faut toujours prévenir quelqu'un de l'endroit où l'on va".
Quelles règles ?
Elles ont été édictées par Jeff Chapman. Cet urbexer canadien est l'un des premiers à avoir popularisé le terme "Urbex" à la fin des années 90.
"Il ne faut pas faire n'importe quoi" alerte Victor*, jeune bisontin passioné d'Urbex depuis deux ans. " Il ne faut rien dégrader, ne rien voler, et ne jamais divulguer les coordonnées des sites que l'on visite".
Quid de la loi ?
Le Code pénal réprime la violation de domicile, c'est-à-dire l’endroit où une personne détient son intimité, ses effets personnels, etc. Cette notion disparaît une fois le lieu abandonné. Les choses sont plus nuancées quand il s'agit de la propriété privée.
Tout dépend de la nature du lieu et de la façon d'y pénétrer. " On ne peut pas forcer l'accès", explique Michel. "Moi je rentre seulement quand il y a une porte ouverte. " Les urbexers peuvent être délogés par la police, les gardiens, ou le propriétaire.
Les vols, destructions, détériorations et dégradations peuvent faire l’objet de poursuites pénales. Ces pratiques sont critiquées par la communauté des urbexers, soucieuse de préserver ces lieux figés dans le temps.
* Le prénom a été modifié en décembre 2020