Le sous-traitant automobile Peugeot Japy, qui emploie 245 salariés à Valentigney près de Montbéliard (Doubs), a été placé mardi en redressement judiciaire, a-t-on appris de source syndicale. Détails.
Le tribunal de commerce de Paris, siège de l'actuel propriétaire, le groupe Farinia, a prononcé la mise en redressement judiciaire du site avec une période d'observation de six mois, ont annoncé les représentants syndicaux FO et CFE-CGC de l'entreprise, à l'issue de l'audience.
Fabricant d'éléments de boîtes de vitesse, Peugeot Japy Technologies avait été racheté en 2018 par Farinia, un groupe de forge et fonderie, auprès de l'équipementier automobile Maike Automotive au moment où celui-ci s'est écroulé. Depuis deux ans, son chiffre d'affaires a chuté de 95 millions à 35 millions d'euros et ses effectifs sont passés de 500 salariés permanents et intérimaires à 245, uniquement permanents, à la suite de la suppression d'une trentaine de CDI et du renvoi de tous les travailleurs temporaires, a rappelé Marc Sivric, délégué FO.
Selon les syndicats, en revanche, les "erreurs de gestion" de Farinia s'ajoutant à la déconfiture de Maike Automotive expliquent la spirale à la baisse.
L'entreprise va perdre deux de ses principaux clients, qui représentaient la moitié du chiffre d'affaires: General Motors dès à présent et Bosch dans les prochains mois. "Farinia "n'est pas parvenu à en faire rentrer d'autres", alors qu'il a investi 12 millions d'euros pour la modernisation du site, ont relevé les représentants FO et CFE-CGC.
Cette situation fait du groupe PSA le "client à 90 %" de Peugeot Japy Technologies qui fournit notamment ses usines de Valenciennes (Nord), Metz-Trémery (Moselle) et Aspern, un site Opel en Autriche, ont ajouté les syndicats.
Les contrats avec le constructeur français arrivent à échéance en avril 2021, si bien que "le sort de l'entreprise est entre ses mains", ont estimé M. Sivric et Dany Beugin, autre représentant FO.
Bien qu'elle porte toujours le nom de la famille Peugeot qui l'a fondée en 1830, l'entreprise n'a plus de lien capitalistique avec elle depuis le début des années 2000.
Selon les représentants syndicaux, trois "marques d'intérêt" pour une reprise ont été annoncées mardi à l'audience au tribunal de commerce, qui émanent respectivement du sous-traitant automobile GMD, du directeur de l'usine Thierry Chevrier et de l'entrepreneur Jérôme Rubinstein.