La quasi-totalité des surveillants du centre pénitentiaires de Varennes-le-Grand ont rendu leurs clés. Une mobilisation ferme inédite depuis 1992.
Ils ont déserté la prison.Seuls cinq surveillants, des cadres, sont encore dans les murs du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand en Saône-et-Loire.
Rendre ses clés est un acte ultime dans cette profession, fière d'être la 3ème force de sécurité du pays.
Selon le ministère de la Justice, ce matin, les surveillants ont refusé de prendre leurs fonctions dans 15 établissements pénitentiaires seulement sur les 119 concernés par le mouvement de protestation.
Pour assurer l'ordre dans le centre de détention, douze gendarmes ont pris le relais pour assurer la sécurité des 472 détenus.
La directrice du centre pénitentiaire tient à souligner "qu’en aucun cas, les forces de l’ordre n’ont vocation à se substituer aux fonctionnaires de l’administration pénitentiaire. Il s’agit pour eux d’assurer une mission d’appui, avec pour seule finalité le maintien de la sécurité des personnes à l’intérieur de l’établissement."
Ils sont également une cinquantaine devant les portes, pour éviter toute échauffourée.
Contrairement à Joux-la-Ville où les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger les surveillants, l'ambiance est calme.
Ce mercredi 24 janvier 2018, une cinquantaine de personnes sur les 105 grévistes profitent du soleil pour faire griller des saucisses.
Leur motivation est intacte. Les propositions avancées jusqu'à présent ne les satisfont pas.
Le Procureur de la République de Chalon-sur-Saône, Damien Savarzeix, est venu ce matin à la rencontre des manifestants pour appeler au calme et assurer qu'il n'y aurait pas d'intervention si le blocage se poursuivait sans heurt.
Mercredi, jour de parloir, les familles ont même pu accéder au centre de détention, encadrées par le cordon de gendarmes.
De leur côté les surveillants de prison n'ont pas souvent l'occasion d'exprimer ce qu'ils ressentent ni d'expliquer comment ils vivent leur métier au quotidien. Une profession qu'on imagine difficile mais la réalité est encore plus dure qu'on le croit. L'une de nos équipes a rencontré des femmes surveillantes de prison. Elles représentent un quart de l'effectif total alors que la particularité du centre de détention de Varennes-le-Grand est de n'accueillir que des prisonniers hommes. Le témoignage des surveillantes de prison est particulièrement poignant.
Reportage : Fanny Borius et Anthony Borlot