Depuis lundi 15 juin 2015, des éleveurs bloquent l'abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes, en Côte-d'Or, dans l'espoir d'obtenir une revalorisation des prix de la viande de boeuf. Ils ont rejoint un mouvement lancé dimanche soir et qui comptabilise une quinzaine d'établissements au point mort.
Venarey : le 18ème abattoir bloqué en France
Après le blocage de l'abattoir de Cuiseaux en Saône-et-Loire, les éleveurs bovins ont barré l'accès de celui de Venarey-les-Laumes, en Côte-d'Or. Une occupation menée depuis trois jours par des exploitants dont le nombre varie entre 20 et 50. Ils ont enflammé des pneus et déversé du fumier pour bloquer cet établissement. Ils ne lèveront le camp que si la réunion au ministère de l'Agriculture autour du prix de la viande bovine, qui a lieu cet après-midi, débouche sur une augmentation du prix aux producteurs.Revendication : vivre de son travail
Pour Christian Bajard, responsable syndical en Saône-et-Loire, "l'objectif est de renégocier une feuille de route pour rebâtir des prix (de vente) qui prennent en compte les coûts de production parce qu'actuellement, nous vendons en dessous des coûts de production". Actuellement un éleveur bovin gagne moins de 1.000 euros par mois, rappelle la fédération nationale bovine (FNB) à l'origine du mouvement depuis dimanche, avec la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs.Pourquoi cibler les abattoirs?
Pour bien exposer l'implication de l'ensemble des acteurs, les éleveurs qui ciblent d'ordinaire les rayons viande des supermarchés ont choisi cette fois de viser les industriels: "Ils se battent entre eux, sur notre dos, pour arracher des marchés à la grande distribution", explique le président de la Fédération nationale bovine Jean-Pierre Fleury.
Il s'agit donc, poursuit-il, en perturbant leur activité, d'amener les industriels à reconnaître les difficultés des éleveurs, afin qu'ils s'engagent à fixer leurs propres prix "plutôt que de se les laisser dicter" par la grande distribution qui les entraîne dans sa guerre des prix.