La course aux masques de protection contre le Covid 19 est lancée. On pourra en trouver dans la grande distribution, les pharmacies, les bureaux de tabac, les stations-services. Mais pas partout dès le 4 mai et surtout, pas au même prix.
Où trouver des masques et à quel prix ?
Les masques ont été l'un des points de crispation depuis le début de l'épidémie, ils sont à nouveau au centre des débats avant le déconfinement du 11 mai, date à laquelle ils seront obligatoires dans les transports en commun.
Le gouvernement a décidé de plafonner le prix de vente des masques chirurgicaux à 95 centimes l'unité, mais pas celui des masques en tissu, en raison de la diversité des modèles et de leur provenance.
L'objectif est "qu'une offre abondante de masques lavables et réutilisables à filtration garantie soit mise à disposition du public à un coût de l'ordre de 20 à 30 centimes d'euros à l'usage", a précisé le ministère de l'Economie.
Les pharmacies sont autorisées à vendre des masques depuis le 26 avril dernier. On pourra également se les procurer chez les buralistes et dans les bureaux de poste.
Le CNPA (Conseil national des professions de l'automobile) s'est lui aussi positionné pour les stations-services : dans un communiqué le 30 avril, il annonce que "les enseignes Total, Agip, BP, Esso, Avia et Shell vont proposer prochainement dans leurs 4500 points de vente, la distribution de masques de protection lavables".
Reportage dans l'agglomération dijonnaise : Anne Berger, Dalila Iberrakene.
Intervenants :
- William Thuel, PDG Intermarché Jean Jaurès
- Pierre-Olivier Variot, vice-président de l'union des Syndicats des Pharmaciens d'officine
- Christophe Sanson, buraliste
- Alain Bazot, président UFC Que Choisir
Les stocks de la grande distribution font réagir
Enfin, les masques seront vendus dans les enseignes de la grande distribution alimentaire : les masques à usage unique seront vendus à partir du 4 mai "à prix coûtant" et les masques en tissu "entre deux et trois euros", a assuré sur Franceinfo Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), se défendant d'avoir des constitué des "stocks cachés".Les ordres des professions de santé, qui ont toujours du mal à s'en procurer, ont exprimé leur "consternation". Ils se sont offusqués dans un texte cinglant, du nombre "sidérant" de masques annoncés à la vente, plus de 400 millions, par la grande distribution, qui a affirmé ne pas avoir de "stocks cachés" et que les commandes n'allaient être livrées que "très progressivement".
"Il n'y avait pas de stocks de masques cachés en France", a également assuré le directeur de la Santé Jérôme Salomon, interrogé sur le sujet.
La colère des professionnels de santé a trouvé un écho dans la classe politique. Le président du conseil départemental de Côte-d'Or François Sauvadet a fait part de sa colère sur les réseaux sociaux.
Je suis très en colère de voir que les chaînes d’hyper annoncent des dizaines de millions de #masques chirurgicaux à vendre alors qu’on galère depuis des jours et des jours pour alimenter les soignants, les #ephad et ceux qui travaillent à l’aide à domicile. Incompréhensible !
— François SAUVADET (@sauvadet) May 2, 2020
La Sénatrice de Gironde Nathalie Delattre, a demandé la constitution d'une commission d'enquête sur le sujet. Dans un courrier au président du Sénat Gérard Larcher, elle s'interroge :
"Soit la grande distribution a une puissance de frappe infiniment supérieure à celle de l'Etat et a réussi à se procurer autant de masques en si peu de temps et dans ce cas-là la commission devra faire toute la lumière sur les insuffisances de la chaîne de décision nationale. Soit la grande distribution se moque de la santé du peuple français et devra répondre à cette question : combien de vies auraient pu être épargnées si ces stocks avaient été distribués, plutôt que d'être stockés en attendant d'être vendus !"
Pénurie de masques : Renaud Muselier "donne trois jours à la grande distribution pour prouver qu'elle n'avait pas de stock secret"https://t.co/HWO0hg5HCf pic.twitter.com/8dgYYajVTN
— franceinfo (@franceinfo) May 2, 2020