"On ne peut pas sacrifier la santé au nom de l'économie", estime Claude Evin, ex-ministre socialiste de la Santé. Dans un entretien au Journal du Dimanche du 10 janvier 2016, il déclare que la nouvelle loi Santé est "un échec total sur l'alcool".
Claude Evin a donné son nom à la fameuse loi de 1991 qui vise à lutter contre le tabagisme et l'alcoolisme.
"La loi Santé est un échec total sur l'alcool : elle légitime le contournement de la loi Evin", déclare l'ancien directeur général de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France.
"Sur l'alcool, responsable de 135 morts par jour en France, le combat est en train d'être perdu", regrette-t-il.
"La consommation excessive d'alcool tue, brise des familles (violence conjugale) et des vies (accidents de voiture), on ne peut donc pas en faire la promotion comme on le ferait par exemple d'un parfum", dénonce Claude Evin.
"Sous couvert d'oenotourisme, on pourra promouvoir n'importe quel produit"
La loi de Santé de la ministre Marisol Touraine adoptée en décembre 2015 prévoit un assouplissement de la loi Evin au sujet de la publicité sur l'alcool en distinguant la publicité sur les boissons alcooliques, strictement encadrée, et l'information oenologique. "Sous couvert d'oenotourisme, on pourra promouvoir n'importe quel produit", regrette l'ancien ministre. "On a introduit dans la loi une fausse distinction, entre publicité et information, qui permettra de présenter le vin ou d'autres alcools comme un produit attractif".L'association Vin et Société, qui représente les producteurs et les négociants viticoles, avait manifesté sa satisfaction après l'assouplissement de la loi Evin, son président saluant "une avancée significative".
Alain Suguenot, député de Côte-d’Or, fait partie des nombreux élus de tous bords qui ont milité pour distinguer la publicité sur les boissons alcooliques d’’une part, et l’information œnologique d’autre part.