Micheline Michot est morte en laissant tous ses biens à la commune de Seignelay, où elle habitait. En l’espace de 20 ans, c’est le troisième legs que reçoit la petite commune de l’Yonne, située à une dizaine de kilomètres d’Auxerre.
Thierry Corniot, le maire de Seignelay, n’en revenait pas quand il a reçu un appel du notaire l’informant que sa commune était la seule héritière de Micheline Michot.Plus de 500 000 euros pour des gens qui ont toujours vécu modestement, c’est surprenant
La vieille dame s’est éteinte le 10 décembre 2017 à l’âge de 91 ans. Elle avait vécu de nombreuses années à Seignelay en compagnie de son mari. Après la mort de celui-ci, elle avait emménagé dans une maison de retraite en 2014. A l’époque, elle avait déjà légué sa maison à la commune, qui l’avait revendue.
Cette fois, c’est une somme rondelette que l’octogénaire, qui n’avait pas d’héritier, a légué à la ville : 550 000 euros.
"Plus de 500 000 euros pour des gens qui ont toujours vécu modestement, c’est surprenant", déclare le maire. "Mais, c’est aussi gratifiant, car cela veut dire que la commune a joué un rôle dans leur vie et qu’ils étaient reconnaissants, ce qui est une belle récompense pour nous."
A quoi va servir cet argent ?
Pour la commune, dont le budget est d’environ 3,5 millions d’euros (investissements et fonctionnement tous budgets confondus), "550 000 euros, ça représente une très grosse somme et on est très, très contents".Grâce à ce cadeau inattendu, "on va pouvoir investir ce qu’on avait prévu et même au-delà, sans augmenter les impôts et sans emprunter", précise le maire.
Cet argent servira à aménager la piscine municipale et un lotissement.
"On avait prévu de refaire la piscine, ce qu’on va faire. Mais, on avait mis en option la transformation de la pataugeoire en jeux aqua ludiques pour les enfants. Du coup, on va pouvoir réaliser cette option sans s’endetter", dit Thierry Corniot.
Le legs de Micheline Michot permettra aussi d’amener les réseaux eau-assainissement-électricité pour une dizaine de pavillons qui doivent être construits prochainement.
Et si les droits de succession finançaient les communes ?
"Les legs, c’est rare, mais nous on a eu la chance d’en avoir déjà eu deux en 10 ans, là c’est le troisième", se félicite l’équipe municipale, qui envisage de donner le nom de Michot au lotissement et à une rue de la commune.
"On devrait peut-être s’en inspirer au moment où les communes cherchent des ressources et où l’Etat ne sait plus comment attribuer des ressources aux communes. Pourquoi ne pas prendre sur les droits de succession des habitants qui ont bénéficié des services pour en attribuer une partie aux communes. Ce serait un juste retour des choses", estime le maire de Seignelay.