Dans l'Yonne les vendanges ont débuté. Une récolte particulière pour certains vendangeurs, d'avantage habitués aux cellules de prison. Cette expérience est unique dans le département. Elle leur permet aussi de les mener sur la voie de la réinsertion dans la société.

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Au milieu des vignes, rien ne les distingue des autres saisonniers. Pourtant, parmi les vendangeurs, six sont détenus au centre de détention de Joux-la-ville. Pendant plusieurs jours, ils vont passer des fils barbelés aux sécateurs. Pour certains détenus, comme Grégory, c'est une " bouffée d'air " . Il raconte : " Quand on passe la journée entre quatre murs et qu'on se retrouve au milieu des vignes comme celles-ci, c'est une bouffée d'air. Ca fait du bien et on a pas envie de rentrer le soir entre quatre murs " . 

Reprendre un rythme de travail 

Quelques rangées plus loin, Ophélie ne cache pas sa joie : " Suite au confinement (…) j’avais besoin de sortir des murs. Pouvoir sortir toute la journée, être au plus près de la nature ça n’a pas de prix. Ça me permet aussi de reprendre un rythme pour la sortie, reprendre une activité physique, me lever tôt le matin... "


Christophe Ferrari est le directeur du domaine éponyme. C'est la deuxième année qu'il permet à des détenus de quitter les murs de la prison pour travailler.  Il expose : Ce qui m’anime c’est de pouvoir leur donner une vision différente de la vie, de leur environnement actuel ou passé, et leur montrer que leur environnement futur peut être basé sur le travail, sur la solidarité pour aider son voisin " . 

Tous sont sélectionnés en fonction de leur parcours, de leur comportement en détention mais aussi de leur capacité à avoir un rythme de travail. Pour Anne-Noelle Heitz, directrice fonctionnelle des services pénitentiaires d’insertion et probation de l’Yonne, ce temps de travail dans les vignes " [permet] aux personnes détenues de se réapproprier un temps collectif "  tout en étant "confrontés à un travail extérieur et plus particulièrement dans
un environnement de solidarité "
. En plus, ils espèrent obtenir un aménagement de peine, et pouvoir sortir plus tôt de prison.


Rémunérés au SMIC

Surtout pour ces détenus habitués aux modestes rémunérations lors de travaux en prison, les vendanges sont l'occasion de se faire un peu d'argent. Ici, ils sont payés au SMIC horaire, comme les autres : " Ça nous change d’être payés comme tout le monde, parce qu’en détention les taux horaires sont vraiment très très bas. C’est un plaisir supplémentaire de pouvoir être payée et d’être considérée comme chaque vendangeur lambda " .

Le code du travail et le SMIC ne s'appliquent pas aux personnes détenues travaillant en prison. La personne détenue ne signe pas de contrat de travail, mais un acte d'engagement. La rémunération ne peut pas être inférieure à 1,60 € par heure. Le SMIC horaire prévoit une rémunération de 10,15 €  brut de l'heure.


Le reportage de Yoann Etienne à Irancy :
 
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