Un crâne retrouvé dans l'Yonne, à Rouvray, proche du "cimetière" des victimes du tueur en série Émile Louis a été identifié comme celui de Marie Coussin, disparue en 1975. Le lien avec le tueur n'est pas encore établi, mais cet ossement pourrait être celui d'une huitième victime du tueur en série.
Selon le procureur de la République d'Auxerre, Hugues de Phily, "l'ADN du crâne retrouvé et les recherches en parentèle permettent de considérer avec vraisemblance que l'ossement considéré appartiendrait à Marie Jeanne Ambroisine Coussin, née en 1935".
Une victime qui ne figurait pas sur la liste du tueur
Marie Coussin, une enfant de l'assistance qui vivait seule en foyer, avait disparu en 1975. Son foyer se trouvait sur le trajet qu'empruntait Emile Louis en tant que chauffeur de bus.
Cette femme ne figurait pas sur la liste des sept victimes connues d'Emile Louis, interpellé en 2000 pour avoir tué ces jeunes handicapées de l'assistance sociale, entre 1977 et 1979.
Emile Louis a été condamné à la prison à perpétuité en 2004, puis une nouvelle fois en appel en
2006, il est mort en octobre 2013 à Nancy à l'âge de 79 ans.
"L'enquête ne permet pas d'aller plus en avant pour le moment"
Hugues de Phily, procureur de la République d'Auxerre
Le procureur de la République d'Auxerre, Hugues de Phily, a accordé plusieurs minutes d'entretien à France 3 Bourgogne. Il ne fait pas le lien entre cet ossement et le fait qu'il soit celui d'une des victimes d'Emile Louis : "Aucune piste n'est privilégiée car aucun élément objectif ne le permet."
"C'est sûrement la huitième victime"
Si le procureur ne fait pour l'instant aucun lien, pour Pierre Monnoir, président de l'Association de défense des handicapés de l'Yonne, qui représentent quatre parties civiles, ce dernier estime que "c'est sûrement la huitième victime d'Emile Louis qui a été retrouvée".
Pierre Monnoir en veut pour preuve que le crâne a été retrouvé "entre les deux corps" de victimes d'Emile Louis. Le tueur avait indiqué cet endroit mais seules les dépouilles de deux victimes, sur les sept connues, avaient été retrouvées en 2000.
Le président de l'association demande que, dorénavant, "on fouille toute la zone" où ont été retrouvés les restes, "ce qui n'a pas encore été fait", s'étonne-t-il.
L'avocat des "cold cases" saisit le parquet
Maître Didier Seban, avocat spécialisé des "cold cases" (affaires non-élucidées) et représentant de la famille Coussin a indiqué à l'AFP avoir saisi le parquet pour demander une fouille extensive : "à l'époque, on avait insisté pour l'avoir mais on nous avait opposé le manque de moyens", a-t-il dit.
Le crâne a été découvert en décembre 2018 à Rouvray (Yonne). Les enquêteurs avaient alors espéré qu'il s'agisse d'une des victimes non encore retrouvées mais l'analyse ADN n'avait rien donné.
Progrès sur la recherche ADN "de parentèle"
Des années plus tard, les progrès scientifiques aidant, une nouvelle recherche avait été rendue possible mais cette fois basée sur l'ADN "de parentèle".
Cette méthode permet de relier une empreinte génétique avec d'autres issues de la même parenté afin d'en vérifier la conformité avec celles présentes dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).