Ce lundi 22 novembre, le lycée Jacques Amyot d’Auxerre (Yonne) reçoit Barbara, une artiste jouant une pièce de théâtre sensibilisant sur les violences sexistes et sexuelles. Ce sont les élèves de l'établissement qui organisent la représentation.
"On est une génération préoccupée par les violences sexistes et sexuelles", pose Margaux Lemaire. À 17 ans, cette jeune élève de Terminale gère le comité "Jeanne a dit" au sein du lycée Jacques Amyot d’Auxerre (Yonne) où elle étudie. Ce lundi 22 novembre, le collectif organise une représentation du spectacle de Barbara Moreau, "Mon amie la chose", qui raconte le parcours d’une de ses amies qui a été violée et assassinée.
"Le but, c’est de sensibiliser les élèves sur les violences sexistes et sexuelles. C’est un peu pour leur montrer que ça peut arriver à tout le monde", explique Margaux Lemaire qui s’est vu confier la responsabilité du projet par la proviseure adjointe de son établissement scolaire.
Pour rappel, 86 % des femmes affirment avoir été victimes d'une forme d'atteinte ou d'une agression sexuelle en France. "Notre but est de leur faire prendre conscience de ces faits, afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs".
C’est bien de mener ce projet sur plein de niveaux. Il y a vraiment un maximum de gens qui sont investis, les profs, la direction, les élèves
Margaux Lemaire
Le spectacle aura lieu de 15h30 à 16h45. Il est mis en scène et joué par Barbara Moreau, une ancienne élève du lycée Jacques Amyot. "Mon amie la chose", adapté d’un livre qu’elle a elle-même écrit, revient sur le procès de l’assassin de son amie d’enfance, Sylvie Bâton.
Cette dernière a été violée et assassinée à Avallon en 1989. "C’est important, on n’est pas assez sensibilisé sur ce point. On parle pas mal de féminisme mais pas assez des violences faites aux femmes", confie Margaux Lemaire.
Ce lundi, une seule classe du lycée pourra assister à la représentation. Mais les lycéens auxerrois comptent se saisir de la question des violences sexistes au-delà de cette opération. Le comité d’élèves "Jeanne a dit" envisage d’autres évènements pour sensibiliser leurs camarades. "On se rencontrera sur le temps du midi dans une salle pour mettre en place des actions", souffle Margaux Lemaire.
Les lycéens pensent notamment à créer une exposition consacrée aux femmes qui ont marqué l’histoire et distribuer un "violentomètre", un outil de prévention qui permet de déterminer si la relation dans laquelle on est ne comporte pas de violence.
Ils rêvent également de mener des opérations au-delà de leur lycée, au cœur même d’Auxerre.