Le jeudi 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Pour sensibiliser sur ce sujet encore tabou, plusieurs événements sont programmés par les associations, Solidarité Femmes, OLF 25 et Mouvement du Nid.
Le fléau est tellement enraciné, mondial et sans remède qu’une journée internationale a été créée. C’est le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Pour parvenir à « éliminer la violence » le chemin sera long et peut-être, malheureusement, interminable.
Depuis le début de l’année 2021, 101 femmes ont été tués sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 10 hommes tués par leur conjointe ou ex-conjointe. En 2019, il y a eu 79% de tentatives de féminicides, 65% de femmes ont porté plainte et 80% de ces 65% ont été classées sans suite selon Solidarité Femmes 25.
Beaucoup reste à faire
Du chemin à parcourir quand on sait qu’à Besançon, seulement 33 logements sont mis à la disposition des femmes et de leurs enfants victimes de violences conjugales et surtout que le mot « féminicide » n’existe même pas dans le code pénal !
Alors sur le terrain, les associations bisontines Solidarité Femmes, Osez le Féminisme (OLF 25) et Mouvement du Nid se mobilisent plus que jamais. Pour elles, les années passent et le sujet s’enlise. « Il y a eu quelques avancées. Par exemple, les femmes qui arrivent aux urgences du CHU Jean Minjoz peuvent porter plainte directement là-bas grâce à une convention signée avec le centre hospitalier. Dans les commissariats, une policière est chargée de recevoir les femmes battues qui souhaitent porter plainte mais quand la personne est en congé, comment ça se passe ? » s’interroge Christine Perrot de Solidarité Femmes à Besançon.
La prévention ne suffit pas. Le nerf de la guerre reste les moyens alloués à cette cause
Christine PerrotSolidarité Femmes
A écouter, en chœurs, les associations on leur donne trois fois rien. « On demande un milliard d’euros. Les conséquences des violences faites aux femmes coûtent à l’Etat 4 milliards par an. Faites le calcul » poursuit Christine Perrot de Solidarité Femmes.
Les enfants, victimes collatérales
À la souffrance des femmes s’ajoute celle des enfants. Les associations estiment à 398 000 le nombre d’enfants co-victimes des violences faites au sein d’une famille.
Leur traumatisme est comparé à celle des victimes de guerre
Eva Bronnenkant, co-présidente de Solidarité Femmes à Besançon
Alors le 25 novembre et autour de cette date, plusieurs événements sont organisés par l’association Solidarité Femmes à Besançon, Osez le Féminisme 25 et Mouvement du Nid :
- Inauguration de la statue d’Henriette De Crans
Henriette de Crans a été la première femme de la région à avoir été accusée de sorcellerie et à avoir été brûlée vive à Chamars en 1434. Le samedi 20 novembre, la ville de Besançon et Brigitte Rochelandet, historienne spécialiste de la thématique des « sorcières », proposent un circuit inspiré par cette histoire et celle de toutes les autres « sorcières » victimes d’erreurs judiciaires nées d’un complot misogyne, du XVe siècle au XVIIe siècle.
La déambulation s’arrêtera devant les lieux patrimoniaux en lien avec les procès : la bibliothèque municipale (conservatrice des procès et ouvrages de démonologie), le Palais Granvelle (lieu politique), l’Université (lieu de la Raison), l’hôtel de ville et le Palais de Justice (lieu de Justice), l’hôpital (lieu de la Science) et s’achèvera à Chamars (lieu du sabbat et d’exécution). S’ensuivra l’inauguration de la statue d’Henriette de Crans à 14h30.
Samedi 20 novembre à 14h, à la Cathédrale St-Jean
- Manifestation à l’appel de #Noustoutes
L’association Solidarité Femmes et le collectif #Noustoutes proposent un rassemblement pour sensibiliser à la question des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes.
Samedi 20 novembre à partir de 15h, promenade de Chamars
- Les culottées
Des courts-métrages, inspirés par la BD de Pénélope Mandela, rendront hommage à des artistes féminines qui, chacune à leur manière, ont changé le monde : Joséphine Baker (danseuse et résistante), Sonita Alizadeh (rappeuse), The Shaggs (Rockstars), Betty Davis (auteure-compositrice).
Ces projections seront suivies d’ateliers ouverts à partir de 9 ans.
Sur inscription au 03.81.87.82.05 ou à la médiathèque
- Approche de l’autodéfense pour adolescentes et jeunes trans
Des séances de trois heures à destination des adolescentes et des jeunes trans sont proposées pour les initier à des techniques d’autodéfense verbale et physique, avec une approche féministe.
Ces ateliers animés par EchoKraft permettent d’amorcer certaines déconstructions, sentir et motiver la confiance qui habite en soi, apprendre à reconnaître ses émotions et s’écouter. Il permet également, avec des gestes simples et accessibles, d’envisager les situations soutenues par la violence et à s’interroger sur sa propre violence.
Inscription uniquement au 06.76.03.40.63
- Harcèlement de rue
« Remarques gênantes, sifflements, insultes, regards insistants, violences physiques… 8 Françaises sur 10 ont déjà été confrontées à au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue ou dans les transports en commun », c’est ce que révèle le livre de l’auteure Emanouela Todorova « Dis bonjour sale pute ».
Accompagnée par la juriste Mélody Goux du CIDFF, Centre d’information sur les droits des femmes et des familles elles proposent des entretien-débat ainsi qu’une introduction aux différentes formes de harcèlement. Emanouela Todorova donnera toutes les clés pour vous protéger et réagir lors d’un harcèlement dans la rue : conseils, témoignages, contacts utiles, les actions juridiques à entreprendre et ce que vous pouvez mettre en place pour surmonter le traumatisme.
Proposés par le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) du Doubs, le mercredi 24 novembre de 15h30 à 17h00, au Café restaurant associatif et culturel Le Pixel – Cité des Arts
Par ailleurs, Le Mouvement du Nid ouvre ses portes le dimanche 21 novembre de 14h à 17h au siège de l’association, 2 rue de la bibliothèque à Besançon.
Programme :
14h à 17h : stand tenu par les bénévoles où différentes ressources documentaires seront disponibles à prix libre (livres, BD, revues, etc.). Des spécialités cuisinées par les femmes accompagnées seront proposées aux visiteur.ses.
15h à 15h30 : diffusion de témoignages vidéo de survivantes de la prostitution.
16h à 16h30 : lecture d’un extrait du livre de l’universitaire Francine Sporenda « survivre à la prostitution, les voix qu’on ne veut pas entendre »
Le 3919, numéro d’écoute gratuit pour les femmes victimes de violences. Ouvert 24h/24 7 jours/7.