Affaire Daval : une association féministe dénonce "l’écœurante instrumentalisation de l’assassinat d’Alexia Fouillot" par l'avocat de Jonathann Daval

Dans un communiqué, Osez le féminisme ! s'en prend à Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann Daval, qui fait en ce moment la promotion de son ouvrage intitulé "Je voulais qu'elle se taise".

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Pour l'association Osez le féminisme ! et son antenne du Doubs, la tournée de promotion du livre de Randall Schwerdorffer est insupportable, encore plus quand une dédicace est organisée dans une librairie de Besançon à la veille d'une journée nationale de mobilisation contre les violences faites aux femmes.

Surtout, c'est la thèse de l'ouvrage qui horripile les militants féministes. Dans "Je voulais qu'elle se taise", l'avocat de Jonathann Daval remet en cause le "féminicide" et défend les "qualités humaines exceptionnelles" de son client.

"C'est une critique de l'hystérie qu'il y a autour de ce terme féminicide que je ne connais pas. Le féminisme m'intéresse, j'y adhère mais les associations féministes m'indiffèrent et m'exaspèrent."

Randall Schwerdorffer

France 3 Franche-Comté le 2 septembre 2021

Quand bien même elle se trompe de prénom dans le titre de son communiqué (Alexia est renommée Alexandra), l'association féministe de son côté s'interroge: "Pouvons-nous encore tolérer que les “problèmes de couple” soient un argument pour déresponsabiliser les tueurs ? Il s’agit de crimes de possession, et non d’amour !"

Osez le féminisme ! dénonce la "vieille rengaine" de l'avocat: "Alexia aurait été violente, hystérique, folle, poussant ainsi son mari au crime, la rendant responsable de sa propre mort ! Un corps roué de coups, étranglé, brûlé, abandonné dans un bois, vaudrait ainsi des prétendues violences verbales qui auraient été proférées ? A nouveau, la prétendue hystérie féminine viendrait excuser la violence de l’homme blessé dans son ego."

Ce livre est une insulte à toutes les victimes de féminicides, à toutes les femmes victimes de violences conjugales ainsi qu’à leurs proches.

Osez le féminisme ! 25

Communiqué du 14 novembre 2021

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Lors de la sortie de son livre, nous avions suivi Randall Schwerdorffer en promotion à Paris. Il présentait sa démarche comme "un exercice de liberté", "l'exercice est aussi de montrer le sexisme judiciaire, qui est rentré dans les cours d'assises. On décrit des comportements extrêmement toxiques de la part d'Alexia".

Ce livre, il n'est pas fait pour plaire ou pour déplaire. Il a été fait pour être sincère, pour livrer un vrai témoignage de ce que l'on a vécu, nous qui avons été au plus proche d'un homme qui a été haï par la France entière.

Randall Schwerdorffer

France 3 Franche-Comté, le 14 octobre 2021

Jonathann Daval a été condamné le 21 novembre 2020 à 25 ans de prison.

Les parents de la victime, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ont eux aussi sorti un livre témoignage sur l'affaire, intitulé "Alexia, notre fille".

Une séance de dédicace annulée à Besançon

L'avocat de Jonathann Daval devait dédicacer son livre le 19 novembre à la librairie l'Intranquille de Besançon. Une séance annulée au dernier moment. 

"Face aux menaces et insultes répétées, nous nous trouvons dans l’obligation d’annuler la rencontre avec Maître Randall Schwerdorffer organisée à la librairie l’Intranquille de Besançon prévue ce vendredi 19 novembre. Alors que cette rencontre aurait pu être un moment d’échanges constructifs, l’affaire Daval prouve encore une fois qu’elle déchaîne les passions quatre ans après les faits, quasiment un an jour pour jour après la condamnation de Jonathann Daval à 25 ans de réclusion pour meurtre, jugement accepté et jamais remis en cause ni par l’accusé ni par sa défense. Si la sortie du livre de Maître Randall Schwerdorffer (Je voulais qu’elle se taise, Hugo Doc) fait tant polémique, il révèle encore les limites de l’acceptation de la libre expression d’un avocat de la défense sur une affaire close. Cet ouvrage a pour objet d’expliquer les circonstances d’un passage à l’acte abominable au sein d’un couple devenu toxique. En aucun cas de le justifier.  Comme l’a confié Maître Randall Schwerdorffer au Point: Expliquer n’est pas excuser. Dans une affaire pénale, on ne peut pas faire l’économie d’une réflexion objective sur les circonstances qui ont pu conduire un homme – ou une femme, il y en a aussi – à passer à l’acte.  Il est regrettable que cette dimension ne soit malheureusement pas retenue  par celles et ceux qui alimentent la polémique" précise l'éditeur Hugo Doc dans un communiqué de presse publié le 16 novembre.

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