Auxerrexpo s'est transformé en méga-centre de vaccination le dimanche 7 mars. Le Gouvernement a annoncé vouloir passer à la vitesse supérieure concernant la vaccination. Le Parc des expositions à Auxerre a accueilli 200 patients pour recevoir une dose de vaccin Astra Zeneca.
Cela fait partie de la stratégie d'accélération de la vaccination voulue par l'Exécutif : l'installation de centres de vaccination éphémères pour augmenter l'administration des doses du vaccin AstraZeneca.
Des patients qui n'y croyaient plus
C'est un couple de septuagénaires qui n'y croyaient plus : Nicole et Christian, pourtant prioritaires, avaient perdu espoir de se faire vacciner. Lorsqu'ils ont appris jeudi 4 mars qu'un centre éphémère allait ouvrir pour une matinée, ici, à Auxerrexpo, ils n'ont pas hésité et se sont inscrits sur le site de réservation.
Christian Adine, 72 ans, raconte pourquoi il tient tant à la vaccination : "On voulait se faire vacciner, on était en attente. Et là, que ça arrive comme ça, ça a vraiment été une bonne surprise. Pour nous c'est important, c'est important pour nous, c'est important pour les autres. On peut recevoir la maladie comme on peut la donner."
Nicole, son épouse, 67 ans, ajoute : "J'ai des enfants qui sont malades, déjà, j'ai une maman qui est âgée, donc il faut protéger tout le monde."
Une mobilisation pour installer le centre
Pour que le centre de vaccination puisse ouvrir et accueillir du public, une quarantaine de personnes a été mobilisée. Cela a été un véritable défi à relever en à peine quelques jours.
Le Docteur Michel Saint-Antonin, médecin-épidémiologiste, détaille la composition de l'équipe :"Il fallait 5 médecins, 5 infirmiers, il fallait du personnel d'accueil, du personnel de sécurité, des pompiers. Comme l'ARS est intervenue, la mairie d'Auxerre, Auxerrexpo a été de bonne volonté, personne n'a freiné."
La réactivité pour monter un tel centre est saluée par le Dr Saint-Antonin : "Il est possible de mobiliser très vite. Je pense et je souhaite que c'est amener à durer, et à être refait. Il y a au moins 68 millions d'individus à vacciner en France, au moins. Il en reste au moins 64 millions, je ne pense pas qu'on puisse tout faire dans les cabinets médicaux, ni dans les pharmacies, même avec les meilleures bonnes volontés du monde, donc ce genre de centre durera."
Un centre qui préfigure la suite des opérations
Pour le préfet et les élus en visite, le message à faire passer est que la vaccination de masse est possible. En quelques heures, 200 personnes ont reçu une dose de vaccin Astrazeneca.
Ce méga-centre sert un peu de test en grandeur nature. Il devrait très vite en appeler d'autres
Damien Borgnat, délégué adjoint pour l'Yonne de l'ARS, confirme la montée en puissance de la vaccination : "Là on a testé, on est quand même satisfaits de l'opérationalité de ce centre. Il est possible qu'on ait quelque chose sur Auxerre et sur Sens qui va ce stabiliser dans la durée. Nos centres de vaccination, nous en avons 6 qui tournent à plein régime. On va leur demander de doubler leur rendement. On a aussi des opérations éphémères sur l'ensemble des territoires pour couvrir tous les EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale). On a 11 opérations éphémères qui ont été programmées, à qui on va demander des efforts supplémentaires."
Après Auxerre, c'est Sens qui accueillera mardi et mercredi le même genre de méga-centres éphémères. Des centres qui, à terme, dans l'Yonne, sont voués à s'inscrire dans la durée.
Le reportage de Baziz Djaouti et Claude Heudes
Intervenants :
- Christian Adine, 72 ans, habitant de Courgis
- Nicole Adine, 67 ans, habitante de Courgis
- Docteur Michel Saint-Antonin, médecin-épidémiologiste
- Damien Borgnat, délégué adjoint pour l'Yonne de l'ARS