Eric Cantona se livre sur sa nouvelle carrière de chanteur, 35 ans après son départ de l'AJ Auxerre. Depuis une semaine, l'ex-enfant terrible du football français est en résidence au théâtre d'Auxerre (Yonne), où il a donné un premier concert privé. Interview.
Premier concert pour Eric Cantona. La légende de l'AJ Auxerre, dont il a fait les beaux jours dans les années 80, se lance dans la chanson après sa belle carrière de footballeur et d'acteur. Et c'est le théâtre d'Auxerre qui a accueilli sa première prestation devant un public conquis. Pour France 3 Bourgogne, il se livre sur cette nouvelle étape de sa vie.
Quelles sont vos impressions après ce premier concert ?
Eric Cantona : "Ça fait du bien de se retrouver devant un public. On a travaillé pendant toute la semaine avec les techniciens, mais devant des sièges vides. Un concert, ça se crée avec l'énergie des gens, c'est une énergie qui circule tous les soirs, chaque instant est différent. Je fais ça pour cette sensation. C'est beaucoup de travail en amont, mais en concert, on peut commencer à s'amuser".
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Dans la salle étaient présents votre père, Guy Roux et des amis auxerrois. Qu'est-ce que ça représente pour vous de jouer à Auxerre ?
E.C : "Jouer à Auxerre, c'était un souhait de ma part. Pouvoir faire une résidence ici et faire mon premier concert à Manchester. Ça se réalise, donc c'est magnifique! Pour moi c'est important parce que ça se fait aussi avec toute l'énergie qu'on a pu vivre dans une ville.
Les villes où j'ai vécu le plus longtemps, c'est Marseille, où je suis né, Auxerre où j'ai vécu quasiment sept ans et Manchester. Ce sont des villes qui m'ont aidé à me construire. À Auxerre, au-delà du football, c'est aussi les gens qui m'ont construit. Ils étaient très attachés à ce que j'allais devenir comme être humain".
Après vos carrières de footballeur, peintre, acteur, vous voici chanteur. Qu'est-ce que vous procure le chant ?
E.C : "Être sur scène, c'est une vraie excitation. C'est des morceaux que j'ai écrits, et j'en ai composé 90%. On n'entre pas dans mon univers, mais dans un univers que je propose. J'ai une façon d'écrire qui est presque automatique. J'ai une façon d'écrire très spontanée".
À Auxerre, au-delà du football, c'est aussi les gens qui m'ont construit.
Eric Cantona
Qu'est ce qui vous guide à travers tous vos choix de projets ?
E.C : "Ce qui me guide, c'est un instinct vital de m'exprimer. S’il n'y a pas ça, c'est le vide. Et le vide ça peut être dangereux. J'étais au bord du vide et j'ai fait un grand pas en avant. Je suis en pleine chute libre. Une chute libre, ça ne veut pas dire que l'on va s'écrouler, s'écraser, mais je suis comme dans un saut en parachute".
Que peut-on vous souhaiter dans l'avenir?
E.C : "Est-ce le temps qui passe ou bien nous qui passons ? Et je souhaite qu'on y trouve une réponse".
Et pour conclure ?
E.C : "Mon grand-père me disait, tu as deux oreilles et une bouche. Il faut écouter deux fois plus que tu ne parles. Et quelques fois quand on s'exprime, il y a des silences qui permettent d'entrouvrir des portes qui peuvent nous mener dans un no man's land", conclut Eric Cantona avec un regard malicieux.