Mercredi 4 octobre, une réunion publique était organisée dans l'Auxerrois en présence de Crescent Marault, le président de la communauté de communes. Et un sujet a cristallisé les débats : la fin de la collecte des déchets ménagers en porte-à-porte. Les débats ont été houleux.
C’est le sujet de tensions au sein de l’agglomération auxerroise (Yonne). Un an après la grève des éboueurs qui avait paralysé le ramassage des poubelles dans la communauté de communes, c’est cette fois-ci la fin de la collecte de déchets en porte-à-porte qui crispe les esprits.
Ce mercredi 4 octobre, une réunion publique était organisée en présence de Crescent Marault, le président (LR) de la collectivité. Et la décision de mettre un terme au ramassage classique des ordures, au profit de points d’apport volontaire était au centre d’échanges parfois très vifs.
"L'intérêt général ? Pas sûre que vous y pensiez beaucoup !"
Ainsi, lorsque Crescent Marault évoque une mesure d’intérêt générale, une habitante lui lance "eh bien, je ne suis pas sûre que vous y pensiez beaucoup !". Dans les rangs, beaucoup s’inquiètent notamment pour les personnes à mobilité réduite.
Cette réunion n’a pas servi à grand-chose parce qu’on n’est pas écoutés. L'agglomération fait ce qu’elle veut dans le dos des gens. On n’a rien vu arriver. On en entend parler depuis 15 jours. On ne nous répond pas.
Un habitant d'Auxerre
"Je suis une personne handicapée, donc cette mesure m’inquiète. Mon mari pourra m’amener, j’ai de la chance. Mais j’ai peur pour les personnes qui sont seules", confie une retraitée qui se dit tout de même pour les points d’apport volontaires.
"Est-ce que vous avez prévu une collecte ou une alternative par rapport à cela ?". Réponse du président de la communauté de communes : "Je pense que ce ne sera pas une collecte mais plutôt une convention avec les ADMR (Aide à domicile en milieu rural, ndlr) pour vous faciliter le dépôt". Un "faut pas rêver" s’élève alors de la foule.
Quand il y a quatre personnes qui crient très fort et que les autres ne disent rien et posent des questions très constructives, on ne peut pas dire qu’il y a une opposition.
Crescent Marault, président de la communauté de communes
Face à un public divisé, Crescent Marault défend alors la décision votée par les élus de l’agglomération le jeudi 28 septembre dernier. 700 points d’apport volontaire devraient donc être prochainement créés dans l’Auxerrois.
"C’est une nécessité. On est précurseur sur ces questions-là. D’autre villes l’ont déployé car elles ont fait le même constat nous. Dans deux, trois ans, les gens diront que c’est très bien", explique-t-il au micro de Baziz Djaouti.
Argument avancé par Crescent Marault : un coût de fonctionnement doublé pour l'agglomération. En cause, l'obligation de collecte des biodéchets à partir de janvier et la décarbonation des véhicules qui réalisent les ramassages.
"Les points d'apport volontaire, cela deviendra une tendance dans les années à venir. Car dès l’année prochaine, vous entendrez parler dans les collectivités du budget déchets qui va être intenable", avance l'élu.
Chez les habitants, les avis divergent
Pour l’heure, les avis divergent. "Il y a des gens qui ont besoin de ce service-là. Auxerre est une ville vieillissante. Comment on va attirer des gens chez nous ? Qui va s’occuper des personnes âgées ? On a du mal à avoir des infirmiers, des médecins. Comment on va attirer des personnes qui savent qu’elles vont devoir faire 500 mètres avec leurs poubelles sur le dos ?", se demande un habitant qui vit à Auxerre depuis 21 ans.
Un autre habitant est plutôt favorable aux points d’apport volontaire. "C’est pas mal. Il faut vivre avec son temps. Ça marche dans certaines villes, pourquoi pas ici. C’est une réunion qui sert à quelque-chose. Le maire m’a convaincu. Maintenant il faut que tout le monde joue le jeu et ça va marcher".
Sept réunions publiques sont encore prévues. La question des déchets ménagers dans l’Auxerrois n’a pas fini de créer le débat.