En grève depuis le 7 juillet, les éboueurs d'Auxerre (Yonne) entendent bien faire durer le mouvement jusqu'à la fin de semaine au moins. Mais la situation commence à devenir intenable pour les habitants, alors qu'un épisode caniculaire est attendu dans les prochains jours.
MISE À JOUR - jeudi 14 juillet : l'agglomération va recruter quatre contractuels à temps complet. Elle accepte également de "substituer le travail des samedis au profit des jours fériés". En ce qui concerne l'augmentation des salaires, les grévistes essuient un refus tandis que la modification des horaires de travail reste ouverte à la discussion, d'après le maire d'Auxerre.
Une décharge à ciel ouvert. Voilà à quoi ressemblent Auxerre et une partie de son agglomération depuis quelques jours, alors que la grève des éboueurs ne semble pas près de s'arrêter.
Des habitants agacés par l'absence de ramassage
Montagnes de sacs poubelles, amas de cartons... Les déchets s'accumulent de plus en plus sur les trottoirs. Avec les fortes chaleurs, la situation est rapidement devenue invivable pour les habitants. "C'est pénible... Avec les chaleurs, les odeurs c'est inadmissible", fulmine Alain, un passant. "Il faudrait quand même qu'ils pensent aux gens, à la propreté. Il faut que ça s'arrête."
"C'est la première fois qu'on voit ça à Auxerre", s'indigne une autre habitante. "Je pense qu'il y a des limites, même si c'est pour le salaire. Ils pourraient continuer de ramasser."
Sur la place des Cordeliers, où les ordures s'amoncellent depuis plus de quatre jours, certains commerçants ont décidé de ramasser eux-mêmes les poubelles. C'est le cas d'Éric Moutard, gérant d'un restaurant au centre-ville.
"Mon bar est juste à côté de tas d'ordures, je n'ai pas envie que les gens mangent avec les mauvaises odeurs", précise-t-il. "C'est indispensable de ramasser, pour l'hygiène et le bien-être de notre ville."
C'est leur choix de faire grève, mais ils n'ont pas le droit de nous punir.
Éric Moutard, gérant de restaurant
Un mouvement de grève au moins jusqu'à vendredi
Pour la vingtaine d'éboueurs en grève depuis le 7 juillet, pas question de ramasser les ordures avant que le blocage ait porté ses fruits. Concrètement, ils demandent une revalorisation de 300 euros par mois, ainsi qu'une adaptation de leurs horaires de travail. Ils réclament également l'embauche de huit agents supplémentaires.
"Les agents ont été entendus, mais maintenant il faut nous répondre et écrire des choses", soupire Jean-Marc Mercier, secrétaire départemental UNSA Territoriaux dans l'Yonne, après une rencontre houleuse avec le maire d'Auxerre, ce lundi 11 dans la matinée. "On est reçus, globalement correctement, mais c'est tout. On est au point mort."
Les éboueurs sont en colère. Ils sont déterminés. L'essentiel, c'est qu'ils tiennent le plus longtemps possible.
Jean-Marc Mercier, secrétaire départemental UNSA Territoriaux
Faute d'accord entre les deux partis, le ramassage des ordures ne se fera quasiment pas au moins jusqu'à la fin de la semaine. Pour rappel, les grèves d'éboueurs se sont multipliées depuis le début de l'année, notamment à Marseille en janvier, ou à Paris en juin.