Le troisième conflit des éboueurs dure maintenant depuis une semaine et les habitants de la Métropole Aix-Marseille n'en peuvent plus. Seul FO refuse l'accord signé en décembre 2021. Les discussions sont au point mort et les poubelles envahissent les rues.

"Bougez-vous la Métropole ou privatisez si vous ne pouvez rien faire!", lance Martine, auditrice de France Bleu Provence à Yves Moraine, le négociateur de la Métropole, invité de la radio.

Et Martine est rejointe dans ses propos rapidement par Joëlle, une habitante de La Destrousse, qui constate aussi le non-ramassage des ordures à 34 km de Marseille, toujours sur le territoire de la Métropole.

"Il faut que ça change eu égard à la taxe d'enlèvement des ordures" (une des plus élevées de France, ndlr).

Chantale, habitante du 9e arrondissement, "ne comprend pas pourquoi, les poubelles sont ramassées dans la cité HLM en face" de chez elle, et pas dans sa rue. "La solution serait de privatiser", propose cette habitante à l'élu de la Métropole.

Sous le feu des réactions des auditeurs, Yves Moraine, ne peut que déplorer la situation. Le conseiller LR à la métropole indique avoir "vu une dame se faire attaquer par un rat en pleine rue" dans son quartier, non sans oublier une fois encore de rejeter la faute sur le syndicat gréviste FO.

"13 grévistes et 203 arrêts maladie"

"Sur 216 absents hier, il y avait seulement 13 grévistes et 203 arrêts maladie", explique l'élu de la Métropole.

Yves Moraine charge le syndicat FO. Pour l'élu il s'agit d'"un dévoiement du droit de grève, les agents entravent le ramassage, mais n'ont pas le courage de la perte de salaire".

"Le blocage des dépôts par des personnes cagoulés qui intimident les agents est une méthode illégale pour empêcher la sortie des camions", insiste Yves Moraine.

Une situation qui incite les auditeurs à lui conseiller de pratiquer des contrôles des arrêts maladie et d 'avoir recours à la privatisation. 

Marseille la répartition est ainsi faite entre privé et public pour le ramassage des ordures, ce qui nous permet de compter sur l'un quand l'autre est en grève, comme cela a pu être le cas l'an dernier quand le privé s'est mis en grève aussi", précise Yves Moraine.

Des tonnes de déchets et des conséquences écologiques

"Marseille est la seule ville capable d'enchaîner un Congrès mondial pour la nature, en septembre, et une grève des éboueurs sans précédent", dénoncent une quinzaine d'associations de quartiers et de défense de l'environnement, dans une lettre ouverte à la Métropole Aix-Marseille-Provence faisant office de pétition.

En octobre, lors d'une première grève, des pluies torrentielles avaient charrié jusqu'à la mer des tonnes de déchets amoncelés dans les rues, provoquant une catastrophe écologique. Plusieurs centaines de bénévoles s'étaient alors mobilisés pour nettoyer les plages.

Une pétition largement relayée sur les réseaux sociaux par des sympathisants et membres du Printemps marseillais qui alimente la discorde politique sur la gestion de Marseille entre la municipalité de gauche et la Métropole de droite.

"Saisissons-nous de cette crise pour nous relever forts", proclament les
associations, qui appellent à des "assises de la propreté" pour donner à Marseille
"une gestion des déchets" digne de la deuxième ville de France.

Pourquoi la grève a repris ?

 "Qui peut comprendre cette grève alors qu'on a signé en décembre une décote de 15% du temps de travail pour les éboueurs, c'est mieux que le premier accord", insiste Yves Moraine.

Depuis une semaine, Force Ouvrière, le syndicat majoritaire à la ville, a repris seul un nouveau mouvement de grève, arguant que la métropole ne respectait pas certains engagements, notamment sur le versement d'une prime de 100 euros pour
le travail du dimanche et des jours fériés. Une disposition rejetée comme illégale par la métropole.

La préfecture de Police des Bouches-du-Rhône a réquisitionné des agents par arrêté jusqu'à ce lundi. La Métropole a mis en place des caissons temporaires pour les habitants. Force Ouvrière maintient les blocages.

De son côté, FO indique que les termes de l'accord ne sont pas respectés et a déposé un référé contre la réquisition de la préfecture "pour atteinte au droit de grève" dont le jugement est attendu ce mardi .

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