Depuis le jeudi 7 juillet, la collecte des ordures ménagères tourne au ralenti à Auxerre. Une vingtaine d'agents publics sont en grève. Ils réclament plus de moyens humains, mais aussi une augmentation des salaires. Selon eux, les propositions faites par les élus de l'Agglomération ne sont pour l'instant pas satisfaisantes.
Jusqu'à quand le mouvement des éboueurs se poursuivra t-il à Auxerre et son agglomération ? "Au moins jusqu'à lundi" selon les syndicats et les grévistes, contactés ce vendredi. Cela fait maintenant deux jours que les sacs poubelles jonchent les trottoirs du centre-ville d'Auxerre, à seulement quelques mètres des restaurants. Une image dont se serait bien passés les professionnels du tourisme alors que la saison estivale vient de débuter.
C'est un ras-le-bol !
Un agent gréviste
Pouvoir d'achat, travail en sécurité, voilà ce qui motive le mouvement des agents grévistes. Selon Nicolas Rollée, secrétaire général adjoint du syndicat FAFPT (syndicat de la fonction publique territoriale), la collecte des déchets manque de bras dans l'Agglomération d'Auxerre. Alors que la collectivité dispose de onze camions, le ramassage des poubelles nécessite trois agents par véhicule, soit un total de 33 agents. Or, ils sont qu'une vingtaine actuellement. Les agents et les syndicats réclament aujourd'hui l'embauche de huit agents titulaires.
Quatre embauches à temps plein dès le mois de septembre
Ce vendredi, le vice-président de l'Agglomération en charge des déchets, a rencontré les grévistes durant une demi-heure. Lionel Mion a alors annoncé que quatre embauches à temps plein seraient effectives pour la rentrée de septembre. Mais rien de plus pour l'instant, car selon l'élu, la collectivité serait confrontée à un manque de candidatures. D'après un des grévistes, qui souhaite conserver l'anonymat, cette crise des vocations serait en partie liée à des conditions de travail devenues difficile et à un salaire beaucoup trop faible.
1500 euros par mois pour 12 ans d'ancienneté
Dès le 15 du mois, on se serre la ceinture
Un agent gréviste
Thomas* (N.D.L.R : le prénom a été modifié) travaille pour l'Agglomération d'Auxerre depuis douze ans. Aujourd'hui, son salaire dépasse à peine les 1500 euros par mois. Ces derniers mois, l'augmentation des prix généralisée a des conséquences directes sur leur pouvoir d'achat :"Ca devient de plus en plus difficile pour beaucoup d'entre nous" nous confie un chauffeur, avant d'ajouter : "entre le 10 et le 15 du mois, on commence déjà à se serrer la ceinture pour pouvoir faire le plein d'essence."
Des salaires bien inférieurs au secteur privé. Selon un des agents auxerrois, leurs confrères d'une entreprise située à Saint-Florentin (Yonne) gagneraient pour certains plus de 2500 euros par mois pour le même travail. Face à la hausse des prix, les agents de l'Auxerrois demandent une revalorisation de 300 euros mensuels.
Commencer le travail plus tôt, et le terminer plus tôt
Actuellement, les éboueurs de l'Agglomération auxerroise débutent leur service à 5h50 pour le terminer à 12h50. Mais durant la crise sanitaire, les horaires ont été avancés, ce qui avait eu pour conséquence d'améliorer leurs conditions de travail. Un des agents nous confie : "En commençant 50 minutes plus tôt, et en finissant plus tôt, on évitait les moments de forte circulation. On avait donc un plus grand confort."
Les agents souhaitent aujourd'hui débuter le service à 5h et le terminer à 12h. Ils demandent également à travailler les jours fériés.
Si les éboueurs auxerrois reconnaissent des avancées dans le dialogue avec l'Agglomération, ils attendent plus d'efforts des élus et du directeur général des services. Le mouvement de grève sera reconduit au moins jusqu'à lundi. En attendant, la collecte des déchets n'est pas au point mort à Auxerre, mais en service très réduit. Actuellement, sur les onze camions, seuls trois poursuivent le ramassage des ordures.