En plein scandale de violences sexuelles dans le patinage, 4 des 16 membres du bureau exécutif de la Fédération Française des sports de glace (FFSG) ont démissionné, en désaccord avec le maintien en poste de Didier Gailhaguet. L'un d'entre eux était le président de la ligue régionale de Bourgogne.
C'est un scandale qui secoue le milieu du patinage et le milieu sportif : l'ancienne patineuse Sarah Abitbol a fait des révélations dans un livre paru le 30 janvier, la jeune femme accuse son ancien entraîneur, Gilles Beyer, d’agressions sexuelles et de viols entre 1990 et 1992, alors qu’elle était âgée de 15 à 17 ans.
Un président inébranlable
Mardi 4 février, le président de la Fédération Française de patinage sur glace, Didier Gailhaguet, indiquait qu'il ne prendrait pas de décisions sur une éventuelle démission avant la fin de l'inspection administrative à venir.
Ce mercredi 5 février, il tenait une conférence de presse où il indiquait qu'à aucun moment il souhaitait démissionner : «On ne peut pas me dire que je suis en responsabilité et me demander de me mettre en retrait.»
Démissions
Quatre des membres du bureau exécutif de la Fédération ont démissionné :
Jean-Bernard Hamel, trésorier depuis 2011, ancien juge international de danse sur glace (JO de 1998)
Alban Préaubert, président de la commission de patinage artistique
Pascal Henry, président de la commission des sports extrêmes
et Christophe Lambert, ancien président de la Ligue Régionale de Bourgogne (basé à Auxerre).
Ce dernier a déclaré à France 3 Bourgogne, au sujet de Gilles Beyer, l'entraîneur incriminé, " c'est un ami, qui m'a floué, qui m'a menti [...] mes enfants, je lui ai confié. Je lui ai confié ma fille, il a eu une de mes filles en stage à la Roche-sur-Yon. Moi, il ne s'est rien passé d'anormal, il n'y a rien, il n'y a pas eu de déviance. Non, je ne savais pas, si j'avais su, je lui aurais dit. Je ne savais pas !"
Pourquoi avoir pris la décision de démissionner ?
Christophe Lambert répond que : "Vu les problèmes, les difficultés,on pensait que notre Président [Didier Gailhaguet ndlr] allait nous demander à tous et à toutes de démissionner et de monter une action globale pour nous défendre. Ca ne s'est pas fait. J'ai décidé de mon propre chef de démissionner... Notre Président doit se défendre, et doit se défendre de toutes les allégations qui sont faites. et la défense doit être proportionnelle aux sévices qui ont été commis, et ne doivent pas être négligés."
"Les horreurs que certains ont subi, sont inadmissibles. S'il existe encore ce genre de vorace ou de rapace, ils doivent disparaître,[...] n'importe quel signalement doit être pris en compte."
Un extrait de l'interview de Christophe Lambert, par Maeva Damoy