Face à la hausse des prix de l'électricité et du gaz, les piscines doivent s'adapter. Dans l'Yonne, le centre aquatique de Saint-Florentin retarde sa date d'ouverture. Tandis qu'à Joigny, la température de l'eau est réduite d'un degré.
Baignade interdite. Le 3 décembre prochain, le tout nouveau centre aquatique de Saint-Florentin (Yonne) aurait dû être inauguré. Mais les nageurs vont devoir garder leurs maillots au sec. L’intercommunalité Serein-et-Armance, qui finance le projet, a décidé ces derniers jours de repousser la date d’ouverture.
En cause : la hausse du coût de l’énergie. Aucune date précise n’a été donnée pour l’ouverture, dont la gestion est déléguée à un opérateur privé comme 10 % des piscines en France. "Le gaz est au quadruple du prix normal. Pour l’électricité, c’est la même chose. Ce sont des chiffres complètement fous. Ce n’est pas acceptable", justifie Yves Delot, le maire de Saint-Florentin et président de l’intercommunalité.
550 000 euros de coûts supplémentaires
En juillet dernier, une première étude de marché établit à 300 000 euros le coût des dépenses énergétiques pour le centre aquatique. Le 9 septembre dernier, une seconde étude évoque une somme de 850 000 euros. Une hausse de 550 000 euros impossible à supporter financièrement pour les communes.
On va passer l’hiver fermé à mon avis. Après, j’espère qu’il va se passer quelque chose au niveau des prix du gaz et de l’électricité.
Yves Delot, maire de Saint-Florentin
Au total, la nouvelle piscine doit s’adresser à un bassin de population de 100 000 personnes. Mais les principaux publics touchés par cette ouverture retardée devraient être les écoliers qui suivent leurs premières leçons de natation.
"Ça me fait beaucoup de peine. Je me suis engagé sur le savoir nager. C’est important. On ne peut pas l’assumer pour l’instant. Ça perturbe grandement l’année scolaire 2022-2023. On verra comment rattraper le problème quand on ouvrira", regrette Yves Delot.
1 degré en moins dans l'eau à Joigny
Du côté de Joigny, la problématique est la même, mais la piscine reste bien ouverte. Les élus ont fait un autre choix, baisser la température de l’eau de 28 à 27 degrés. De quoi réaliser quelques économies alors que la facture d’énergie pour l’entretien du bassin doit augmenter de 240 000 euros cette année.
"C’est un très gros surcoût, il faut dire les choses. Les piscines vont être amenées à faire des réductions et à jouer sur ces gains en température. On n’a pas d’autres solutions", explique Jean-Pierre Barret, vice-président de la communauté de communes du Jovinien.
Pour une piscine, il faut de l’eau chaude, une température de l’air chaude. C’est un service à l’usager important, où on fait de l’éducation, où il y a des clubs sportifs.
Jean-Pierre Barret, vice-président de la communauté de communes du Jovinien
En parallèle, les gestionnaires de la piscine font le choix de supprimer certaines activités. À l’image du créneau du dimanche matin réservé aux bébés, dont le coût était de 30 000 euros la session. "On va agir sur d’autres secteurs et activités de façon à ne pas fermer la piscine. Nous notre objectif c’est de ne pas la fermer dans le meilleur des cas".
La piscine de Joigny sera tout de même inaccessible du 20 décembre au 20 février. Mais rien à voir avec une décision provoqué par le coût de l’énergie. Des travaux y seront réalisés, avec notamment le remplacement de la centrale d’air. L’ancienne datait de 1998.
Avec ce changement, les gestionnaires de l’espace aquatique espèrent alors faire plonger leurs dépenses énergétiques. En France, on compte 4 000 piscines publiques dont une trentaine sont actuellement fermées au public.
Plus généralement, pour soutenir les foyers face au bond des prix du gaz et de l'électricité, le gouvernement va prolonger le dispositif du bouclier tarifaire. Mais les tarifs de l'énergie devrait tout de même augmenter de 10 à 20 % dans les mois à venir.