Convention citoyenne : convaincu par les idées mais "pas surpris" par les arbitrages du président, un membre se confie

Qu'ont pensé les membres de la Convention citoyenne après les arbitrages d'Emmanuel Macron ? Originaire de l'Yonne, Victor Costa était présent à l'Elysée. Il explique son ressenti et ses choix après neuf mois de travail.

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149 propositions formulées (lien pdf), 146 propositions retenues. Lundi 29 juin, face aux membres de la convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron a annoncé ses arbitrages. Après neuf mois de travail, l'Icaunais Victor Costa était présent à l'Elysée pour faire le bilan. "Ça s'est bien passé", commente-t-il d'abord, malgré les "jokers" utilisés par le président.
 

"Il n'y a pas eu de surprise"

"Sur ce qui n’a pas été retenu on savait, on s'en doutait un peu. Cela faisait déjà polémique entre nous", explique-t-il, à commencer par la proposition visant à abaisser la vitesse sur les autoroutes de 130 à 110 km/heure.

"Il faut savoir que parmi nous, elle n'a été acceptée qu'à 60%. Moi j’étais contre. J’avais fait un amendement pour demander 120 km/h plutôt que 110. Cela permettait de se mettre au même niveau que les pays qui nous entourent comme l'Espagne ou le Portugal et ça aurait été plus accepté." 

En revanche, l'homme regrette le refus de reprendre la proposition visant à taxer de 4 % les dividendes pour financer la transition écologique . "On proposait cela pour les sociétés qui dégagent plus de 100 000 millions d'euros de dividendes, les grosses sociétés du CAC 40", argumente l'homme.

"Au final c’est un peu comme l’ISF, on ne touche pas à l’ISF. Là-dessus on a du mal à s'élever", regrette-t-il avant de reconnaître : "Il n'y a pas eu de surprise là non plus".
 

La modification de la Constitution comme cheval de bataille

Passé ces deux refus, 146 propositions ont été validées par le président. Dont le cheval de bataille de Victor Costa : l'introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la constitution. "J’adhère à tout ce que l’on a fait et je le défends, mais mon cheval de bataille c’est la modification de l’article 1er de la Constitution. Le président ne l’a pas rejeté, ça sera proposé aux parlementaires qui le proposeront peut-être en referendum."

Les parlementaires justement joueront un rôle essentiel dans la mise en oeuvre de ces propositions. Car le travail n'est pas terminé. Après l'aval du président, reste maintenant à convaincre sénateurs et députés. Les signataires de la convention citoyenne y travaillent déjà.

"Maintenant on va avoir un suivi, on va continuer à travailler. Il y aura au moins un rendez-vous par mois avec des ministres. Avec les parlementaires aussi, on a besoin d'eux, on travaille avec eux. On essaie de voir avec tous les partis parce que l’écologie n’a pas de couleur politique, c’est universel."
 

"On va avoir un souci de climat... il faut que les choses changent !"

Convaincu par les idées que porte la convention citoyenne, l'homme de 48 ans entend continuer son combat, quitte à passer par des obligations. Comme l'entendent les propositions relatives à l'habitat et la construction de logements"Il faut que les choses changent",  répète-t-il.

Pour que ce changement ait lieu, l'homme fait confiance au chef de l'état : "Je l’ai trouvé bien et je pense qu’il ira au bout. J'ai confiance et il y a une confiance commune. S'il nous trahit par contre on ira au bout de nos idées. On va avoir un souci de climat quoi qu’il arrive. Il faut qu’on avance." 

Séduit par cette consultation citoyenne inédite, il espère que ce genre d'initiative puisse se reproduire. Même pour d'autres problématiques : "Que les gens puissent participer au débat politique c’est très bien, c’est une bonne avancée. Il faut continuer à impliquer les citoyens." 
 
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